Un jardin avec horizon d’Hélène Raveau

« Ma mère me sourit du haut de la table. Dans une tournoyante lenteur, notre vaisseau de terre et d’herbe continue à s’élever, abandonnant en bas ce que les hommes ont fait de lui : intact, intouchable, il s’enfuit plus haut, il nous emporte dans ses feuilles, dans ses odeurs, vacillant un peu au milieu des nuages. Je ne vois que des visages heureux. »

 Je ne dirai jamais assez combien facebook, bien utilisé, est un formidable réseau de rencontres et d’amitiés de très grande qualité.

Rien ne me touche davantage que celles et ceux qui nous font partager discrètement leurs coups de cœurs littéraires, musicaux ou cinématographiques, émaillent les jours de jolies citations, de tableaux, de photos, qui sont autant d’occasions de découvrir ou redécouvrir le génie créatif de l’être humain.

Parmi ceux-ci, il y a un Marc qui m’époustoufle par le florilège des livres qu’il lit et nous propose, livres toujours délicatement mis en avant par une photo où l’objet recélant tant de merveilles à découvrir, posé sur une table en bois toute simple, côtoie une jolie tasse blanche avec soucoupe, que l’on devine emplie d’un délicieux breuvage.

Il n’en faut pas plus à mon imagination féconde pour avoir envie soudainement envie de me transporter dans ce lieu si intimiste et, à défaut de pouvoir tous les lire, en feuilleter quelques-uns à l’abri des regards et en toute quiétude.

Je dois donc à Marc cette plongée vertigineuse dans les souvenirs de l’enfance à travers ce petit livre d’Hélène Raveau « Un jardin avec horizon ».

L’auteur nous invite avec sensibilité et douceur à voyager à travers les odeurs, les arbres, la pluie, les fleurs, les papillons, les pierres et cailloux du jardin qui sont autant de trésors qui pétrirent l’imaginaire de ses vacances d’été au sein de la maison familiale de Normandie.

L’enfance a le pouvoir de transformer un orage en féerie, les maisons sans confort en royaume, les arbres en cabanes, les livres en épopées réelles, et les adultes que nous sommes devenus vibrent encore parfois, trop rarement peut-être, à l’évocation de ce qui a contribué à forger notre vie intérieure.

Hélène Raveau dessine ainsi par petites touches picturales les contours des joies de son enfance, nous conviant au banquet de l’intimité familiale à travers les yeux sans filtre de l’enfant qui vibre au foisonnement de la vie, de la nature, de son père, sa mère, ses frères.

A l’heure de rassembler ses souvenirs, quand le fardeau des adultes devient trop lourd, quand la mémoire vient réveiller nos rêves d’enfant, il reste au fond les images de ces moments heureux, fixés pour l’éternité, où le sourire d’une maman, un geste, un cadeau, le regard d’un père, un moment de grâce suspendu, deviennent la quintessence d’une joie absolue.

J’ai lu une partie de ce livre à mes enfants qui d’une seule voix m’ont dit « que c’est beau, elle décrit tellement bien les choses ».  Il ne me surprend guère que leurs cœurs si prompts à se créer des univers bien à eux s’immergent si aisément dans les mots empreints de poésie d’Hélène Raveau.

Une très jolie découverte.

2 réponses
  1. Dom-Dom
    Dom-Dom dit :

    Les souvenirs aident bien à comprendre et parfois à supporter le présent.
    Surtout lorsque des évènements très absurdes surgissent et remettent
    tout en cause, sans raison apparente.
    Il faut alors des souvenirs, des êtres proches et un peu de … foi.

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  2. Gustave
    Gustave dit :

    Les mots de l’auteur sont une douce invitation à la mélancolie. Un appel à découvrir ce livre, comme vos billets empreints de cette inénarrable douceur et délicatesse. Que lirais je sans vous?

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