Avec ferveur et vergogne

« Sans une solide humilité, il n’est pas possible de conserver une foi bien pure. » Louis Bourdaloue

Lors d’un débat remarquable sur le thème « Chrétien français ou Français chrétien ? » réunissant Fabrice Hadjadj, Don Paul Préaux et Natacha Polony, la question fut posée du sens que chacun donnait à leur vie, dans ce monde, à cette époque et dans ce lieu.

Avec toute la finesse et l’érudition de son esprit qui ne sont plus à démontrer, Natacha Polony a développé longuement son propos en terminant sur ces quelques mots : « bien qu’étant athée, ce qui m’anime profondément chaque jour, c’est la ferveur, en ce qu’elle recouvre l’ardeur, l’enthousiasme, la passion, et la vergogne c’est à dire la pudeur, la retenue. »

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Un air de famille

Qui se souvient du film culte Un air de famille, réalisé par Cédric Klapisch en 1996, ne pourra qu’éprouver un immense plaisir à retrouver cette pièce qui se joue actuellement au Théâtre de la Porte Saint Martin.

Pour mémoire, ce film était inspiré de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, deuxième pièce du couple d’auteurs après Cuisine et dépendances , pièces qui non seulement ont connu un immense succès populaire au début des années 90 mais ont obtenu chacune le Molière du meilleur spectacle comique (respectivement en 1992 et 1995).

Cuisine et dépendances a également fait l’objet d’un film réalisé en 1992 par Philippe Muyl.

Ces deux pièces, remises en scène par Agnès Jaoui, s’alternent en ce moment au Théâtre pour notre plus grand bonheur.

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Le bonheur et autres broutilles de Patrick Tudoret

En voilà un beau titre de Saint Valentin qui fleure bon la joie de vivre.

Le sous-titre est plus concret « Chroniques du Journal La Montagne », mais au moins il permet de savoir de quoi on parle.

Enfin… encore faut-il connaitre La Montagne. Que la peste soit de mon inculture, et Dieu sait si je m’attèle vigoureusement à remplir les trous, mais La Montagne (je donne des précisions pour les ignares de mon espère afin de vous éviter de vous jeter sur Wikipedia) est un quotidien régional sis à Clermont-Ferrand diffusé en Auvergne et dans une partie du Limousin. Il eut pour particularité (notamment) de diffuser de célèbres chroniques rédigées par des écrivains de renom (Tillinac, Vialatte, Sepulveda, Taillandier ….) dont Patrick Tudoret.

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Merci qui? Merci Daddy

« Ce qui fait que les grands-pères s’entendent aussi bien avec les petits enfants, c’est que, pour ces derniers, la vie n’est pas encore assez sérieuse et que, pour les aïeuls, elle ne l’est plus autant. Tristan Bernard »

Parler de son père quand on est sa fille est certainement un des exercices les plus difficiles, surtout quand on est doté d’un père multiforme, aux facettes diverses, au caractère affirmé et d’une richesse  et densité intellectuelles d’une si grande ampleur que le définir serait déjà le limiter.

Je me garderai bien d’en faire un portrait, même si je pense que ce serait certainement ma plus belle déclaration d’amour, étant tous deux des pudiques maladifs des sentiments, mais mon côté exalté à l’écrit le mettrait sur un piédestal et laisserait penser à tort que je n’ai pas coupé le cordon ombilical. Je sais par ailleurs d’avance que mes frères et sœurs ne verraient pas le même père.

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Le fou de New-York de Michael D. O’Brien

« Les hommes sont habitués à faire des évaluations objectives sur des situations dévastatrices tant qu’ils ne sont pas immergés dedans. Rare est celui qui garde son objectivité au milieu des afflictions personnelles »

 Je profite de la sortie du dernier livre de Michael D. O’Brien, pour vous parler et rendre hommage à cet auteur exceptionnel.

Ce blog n’existait pas encore à l’époque où j’ai commencé à lire ses romans et je n’ai donc pas eu l’occasion de vous part de l’intensité de son œuvre prodigieuse qui reste parmi mes plus belles découvertes littéraires.

Je suis donc ravie, en parlant de son dernier livre, de pouvoir vous en toucher quelques mots.

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Hommage au cinéma de Cheyenne-Marie Carron

J’ai longtemps consommé les films comme un pur loisir, sans même je l’avoue tenir compte du nom du réalisateur, ce qui, avec du recul, me semble complètement aberrant. Il en allait des films comme des musiques que nous écoutons à la radio : on les connait, on fredonne les chansons, mais au blind-test ou au Trivial Pursuit, c’est généralement la question joker, le camembert manquant, celui qui fait qu’on reste toujours perdant sauf à tomber sur la question miracle ultra facile !

En littérature, il ne me viendrait jamais à l’idée de ne pas regarder et retenir le nom des écrivains des livres que je lis et c’est bien parce que je les connais ou apprends à les connaitre, que mon choix en est d’autant plus avisé.  Mais en matière cinématographique, illustres inconnus bien souvent, ce n’est qu’assez récemment que j’ai commencé à pouvoir dresser des filmographies et à m’intéresser à la démarche artistique de leurs auteurs.

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La la Land de Damien Chazelle

La mort du petit Gaspard m’avait profondément affectée depuis mercredi et j’ai eu le cœur bien lourd les jours qui ont suivi.

J’ai eu toutefois le privilège de pouvoir assister à la messe d’enterrement ce matin, deux heures de cérémonie où les larmes ont inondé les visages, mais une force et une Foi à soulever les montagnes. La messe était magnifique, les chants, les textes somptueux, et ce moment restera longtemps gravé dans mon cœur, faisant partie de ces trop rares occasions de communauté et d’unité spirituelle intense.

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Demain dès l’aube, à l’heure où les âmes s’envolent …

Comme beaucoup aujourd’hui, nos cœurs se sont déchirés en lisant au réveil cette phrase : « Chers amis, nous avons l’immense tristesse de vous annoncer la mort de notre petit Gaspard. Son âme de chevalier est montée au Ciel mercredi 1er février en début de soirée. La peine qui nous habite est immense. Nous vous confions à vos prières et vos pensées, plus que jamais. Nous avons vraiment besoin de vous. Gaspard, mon fils, maintenant, c’est à toi de jouer. Va, cours, vole et console tous ceux qui pleurent. »

Nous sommes nombreux, rassemblés par milliers, à avoir suivi Gaspard, entre Ciel et Terre, atteint d’une maladie dégénérative dont les jours comptés ont été d’une incroyable fécondité, les proches, la famille mais également la foule des inconnus émus et touchés profondément par cette famille si digne, témoignant à travers leur Foi, de cette épreuve si dure.

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Les nouveaux enfants du siècle d’Alexandre Devecchio

Les livres ou les films qui nous ont le plus marqués sont bien souvent ceux de notre enfance. Telle la fameuse madeleine, ils ont la saveur de la nouveauté et de la rareté aussi, de la découverte, des premières grandes émotions, et force est de constater que si nos goûts évoluent, murissent, s’approfondissent, il n’en demeure pas moins que même adultes nous vibrons encore pour les mêmes sujets.

Je passe sur les romans de ma prime jeunesse dont je pourrais certes parler pendant des heures, mais qui dans ce billet auraient peu d’intérêt, pour aller directement à la période de mes 18-20 ans qui marque le début de ma construction intellectuelle.

L’auteur qui fut pour moi une vraie rencontre, un éblouissement et a transformé profondément et durablement ma pensée, est Jean Daujat.

Je me souviens à l’époque m’être ouverte à mon paternel de l’inconfort intellectuel et de l’instabilité que je ressentais face au relativisme de la pensée des cours de philosophie en particulier et des débats d’idées en général, et il me sortit de sa bibliothèque : « Y a-t-il une vérité ? »

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Le musée Nissim de Camondo

Comprenant assez rapidement que je rêverais de travailler sur une table Louis XVI avec une jolie lampe de bibliothèque plutôt que sur cet affreux mobilier dont on nous gratifie dans les entreprises, mon patron bien-aimé m’a chaudement recommandé  à plusieurs reprises d’aller visiter le musée Nissim de Camondo qui se trouve être à deux pas de nos bureaux.

Je connaissais déjà le magnifique musée Jacquemart-André qui est également dans mon quartier professionnel et dont j’ai eu l’occasion de parler dans un précédent billet, mais, me disait-il, le musée Nissim de Camondo devrait vous plaire davantage.

Profitant d’une accalmie professionnelle, je me suis donc offerte aujourd’hui une escapade méritée entre midi et deux pour aller dans ce lieu tant vanté, en compagnie d’un de mes amis et néanmoins collègue de travail (le fameux homme mythique).

Et ô combien il a eu raison !

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