En vrac…
Une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de changer quelques habitudes pour consacrer un billet unique à plusieurs sujets en même temps.
La grande question qui surgit immédiatement est : pourquoi ?
Un judicieux pourquoi mais dont la réponse risque fort de vous décevoir.
Outre le fait que j’aime beaucoup changer le ron-ron quotidien (l’intensité jaillit dans le renouveau), la raison principale est que j’ai lu ou vu de jolies choses ces dernières semaines, mais aucune qui, à mes yeux, a été de nature à susciter des billets à part entière.
Les bons moments sont-ils suffisants pour qu’on en parle ou faut-il attendre d’être touché dans les entrailles pour oser les aborder ? Ma nature pencherait pour la seconde option mais ce serait bouder le plaisir des joies simples.
J’avais donc pris le parti de ne pas en parler, ne voyant pas trop comment les insérer dans l’esprit du blog sans tomber dans la pure critique littéraire ou cinématographique, et puis, illumination, j’ai eu l’idée du billet fourre-tout, celui dans lequel il m’est facile de glisser quelques mots rapides vous laissant ensuite libres de piocher ce qui vous conviendrait.
La seconde raison est beaucoup moins noble. Comme il fait chaud, très chaud, trop trop chaud, je n’arrive plus à lire.
Je sais gré à mes amis facebookiens et libraires de nous proposer jour après jour des pépites littéraires on ne peut plus variées, mais à part les noter dans un carnet pour ne pas les oublier, je suis dans un état de surchauffe corporelle entrainant une activité intellectuelle ralentie me rendant provisoirement inapte à les lire, les retenir et vous les partager. J’élude également le simple fait de devoir me rendre en librairie et les porter dans le métro jusqu’à chez moi.
Je me contente donc de petites lectures aisées, d’articles accessibles en attendant une baisse notable du thermomètre qui devrait, je l’espère, redonner une activité normale à mes amis neurones. Je me tourne également vers les films ou les séries, mais n’étant pas, dans ce registre, la plus à l’aise pour en tirer la substantifique moelle me permettant d’en faire un écho pertinent qui pourrait changer votre regard sur le monde, j’évite de vous pondre des billets que j’estimerais insipides.
Voici donc en vrac quelques livres, films ou sorties qui valent le coup de s’y pencher.
Livres
– La mémoire des embruns de Karen Viggers chez Les Escales : « Une femme au crépuscule de sa vie, un homme incapable de savourer pleinement la sienne, une émouvante histoire d’amour, de perte et de non-dits sur fond de nature sauvage et mystérieuse. » Un roman sublime, nous dit Gérard Collard de la librairie La Griffe Noire. Un très joli roman pour l’été.
– Traité de résistance pour le monde qui vient de Bertrand Vergely chez Le Passeur : « Dans cet essai vif et stimulant, Bertrand Vergely dénonce l’ère post-totalitaire dans laquelle nous vivons, un mélange de socialisme et de libéralisme qui paralyse les consciences en étouffant la pensée au mépris des fondements de notre humanité. » J’ai hésité à écrire un billet sur ce livre dont j’ai beaucoup aimé le fond mais très peu la forme en raison de l’utilisation récurrente de formes interrogatives pour poser les sujets. A découvrir toutefois, Bertrand Vergely étant une plume alerte et un esprit aiguisé de notre temps.
– Assise, Une rencontre inattendue de Francois Cheng chez Albin Michel : « Comme tous ceux qui, depuis la plaine de l’Ombrie, voient Assise pour la première fois, je fus saisi, en sortant de la gare, par son apparition dans la clarté d’été, par la vision de cette blanche citée perchée à flanc de colline, suspendue entre terre et ciel, étendant largement ses bras dans un geste d’accueil. Figé sur place, j’eus le brusque pressentiment que mon voyage ne serait pas que touristique, qu’il constituerait un moment décisif de ma vie. Je me surpris à m’exclamer en moi-même : “Ah, c’est là le lieu, mon lieu ! C’est là que mon exil va prendre fin !” » Pour avoir consacré deux billets à François Cheng, vous savez que c’est un de mes auteurs chéris. Ce livre compte une cinquantaine de pages, une petite merveille.
– Perceval de Chrétien de Troyes : roman courtois par excellence relatant les aventures et les épreuves du jeune chevalier Perceval, de 9 000 vers et restant inachevé, ayant inspiré toute la littérature médiévale autour de la quête du Graal
Revue : Limite – Revue d’écologie intégrale
Revue trimestrielle, je l’ai découverte à travers son dernier numéro consacré au grand remplacement (la machine). Elle a été lue, commentée, partagée, elle a virevolté dans les mains familiales, et elle a emporté notre commune adhésion de par la diversité des plumes qui s’y trouvent, la jeunesse de ses auteurs, son caractère « dissident », les échanges qu’elle a suscités sur plusieurs sujets. Enorme coup de cœur pour ce numéro dont j’attends la suite avec impatience.
Films :
– Mademoiselle de Park Chan-Wook. Thriller psychologico-érotique sud-coréen adapté du roman Du bout des doigts de Sarah Waters. Très esthétique et prenant. Fin inattendue.
– Baccalauréat de Cristian Mungiu. Film roumain sur le thème des compromis et des compromissions. Intimiste, sobre, profond. Un coup de coeur
– Confession de Nicolas Boukhrief avec le magistral Romain Duris dans le rôle du prêtre. Un énorme coup de cœur pour ce film humain et réaliste autour des sentiments, de la foi, du sens de la vocation.
– Manchester by the sea de Kenneth Lonergan. Film dramatique autour de la famille de toute beauté mais dont j’ai regretté que le point culminant manque d’intensité au point que de chef d’œuvre il est resté au simple stade de bon film (pour ma part, je le précise)
Séries :
– House of Cards : je viens de terminer la 5ème saison. Thriller politique avec Kevin Spacey et Robin Wright. Une tuerie à vous dégoûter de la politique.
– Fais pas ci, fais pas ça : série française mettant en scène deux familles, la famille traditionnelle et ses 4 enfants, la famille plus bobo recomposée. Je n’étais pas convaincue par le sujet et les clichés, mais objectivement, elle est très réussie, les acteurs sont formidables et en particulier Guillaume de Tonquédec. On rit, sourit, à voir et revoir.
Théâtre :
– Priscilla, folle du désert : comédie musicale en ce moment au Casino de Paris, d’après le film éponyme réalisé en 1994 relatant l’histoire d’une troupe de Drag Queens traversant l’Australie, dans un bus baptisé « Priscilla ». Un moment follement décadent permettant de se déhancher sur les grands tubes des années 80.
– Silence, on tourne de Patrice Haudecoeur. Après le succès phénoménal de « Thé à la menthe ou t’es citron », nous retrouvons la troupe autour du thème de la réalisation d’un film. Désopilant, gags, fous rires, la pièce dont on sort le sourire aux lèvres et qui a reçu cette année le Molière de la Comédie. En ce moment au Théâtre Fontaine.
Sur ce, je vous dis à tout bientôt pour des billets traditionnels, quand les heures plus fraiches seront de retour.
Je ne sais pas comment tu fais pour être aussi productive et puis de la qualité , madame! Tu m’épates! Cette idée du billet fourre-tout d’avant les vacances : génial, j’en rêvais! Il faudra que tu nous en fasses un complémentaire au milieu des vacances, bises ma Babeth
Il suffit de demander ma toute belle
Je réitèrerais avec grande joie
Très amusant ce patchwork à la Prevert. Littéraire et ludique