Fleur Nabert : lien visible vers l’Invisible

Ma première rencontre avec Fleur Nabert, ce fut cela : une bague appelée Divin soleil, des rayons lumineux qui partent d’un palet en nacre naturelle ressemblant à un tabernacle. Un bijou spirituel, chic, classe, représentant l’eucharistie. Quelques jours plus tard, elle arrivait sur mon doigt pour ne plus me quitter, accompagnée d’un petit mot adorable qui ne me laissait point insensible.

Bague Divin Soleil

Ma deuxième rencontre fut quand elle sortit sa collection Siècles, née de son amour pour l’art du XVIIème et du XVIIIème siècle, alliant des œuvres authentiques égarées avec de l’or, des effets de lumière, pour les mettre en valeur dans des bijoux contemporains. Chaque création est un hymne à Dieu, une continuité entre les siècles, une inspiration, un élan intérieur, que Fleur Nabert nous partage. Porter ces bijoux est une occasion d’oraison, de prière silencieuse qui se prolonge entre leur créateur et Le Créateur, et personnellement j’ai eu un énorme coup de cœur.

Le Christ Roi enfant et ailé Amoris Divini Emblemata, 1660, gravure originale d’Otto Van Veen

Alors j’ai voulu en savoir plus sur Fleur Nabert qui, en plus d’être talentueuse est par ailleurs absolument ravissante, une alchimie lumineuse qui irradie et donne envie de s’en approcher, de mieux la connaître.

Je vous partage ses paroles de feu …

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Paternité de François-Xavier de Boissoudy

 Au-dessus de tout homme, et quoi qu’on puisse faire, quelqu’un est toujours Dieu, quelqu’un est toujours père. » Victor Hugo ; La légende des siècles, XV, 3, La Paternité.

Veste Barbour et souliers en cuir, il arrive à vélo qu’il dépose près de la Galerie sans l’attacher, nulle crainte de se le faire dérober ne le traversant. Il retire une caisse du panier situé devant, m’embrasse et m’appelle par mon prénom comme si nous nous connaissions, pousse la porte, dépose son carton, échange quelques bribes avec le galeriste, et m’entraine dans son sillage à la découverte de ses tableaux.

Regard pétillant et d’une vive acuité, il me donne le sentiment de chercher ses mots, de peiner à parler de ses œuvres, mais je comprends vite que la pensée se formant dans son esprit ne se livre qu’en son aboutissement. Il me faut relier les gestes, les regards, les phrases, quelques pirouettes intellectuelles et son sourire en un tout homogène pour recréer le fil conducteur de toutes ses toiles et deviner ce qui est conçu sans être exprimé, si ce n’est l’essentiel. Point d’élucubrations philosophiques ou théologiques, les tableaux montrent ce qu’il a voulu dire, nommé, il le répète, pas de fantasme sur la paternité, une réalité charnelle qui jaillit de ses tripes et accouche sur la toile. Quelques toiles profanes, mais la Paternité se dessine et se lit à travers les grandes figures bibliques : Noé, Abraham, Joseph, le Christ, Zacharie, Jean-Baptiste, Saul…

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La Rencontre de Françoise Evenou

« Aujourd’hui, dimanche de Pâques, dans le compartiment du train qui me ramène à Paris, je te souris. Je souris car je mesure le chemin parcouru depuis ce jour où je frappais, hagarde, à ta porte. Te rappelles-tu combien j’étais dévastée par ce cyclone imprévisible, brutal, qui avait surgi à l’aube de ma quarantaine ? Quelle détresse intérieure lorsqu’on vit cette crise existentielle au midi de sa vie ! Te souviens-tu de ce qui s’est passé ? »

Rendez-vous était pris depuis des semaines.

A son initiative.

Elle voulait me rencontrer, moi, elle l’espérait. J’avais souhaité la rencontrer, elle, mais c’est elle qui a osé me demander de me rencontrer, moi.

C’est fou comme les petits vélos incontrôlables de notre for intérieur sont puissants : que peut-elle me trouver, serais-je à la hauteur, va-t-elle m’apprécier, me trouver sympathique, intéressante, aurais-je des choses à dire ?

La rencontre a eu lieu, dans un charmant restaurant parisien place Victor Hugo de son choix, j’ai franchi la porte avec appréhension, sensible au cadre, encouragée par l’accueil qui m’a été fait, et je la vois, sourire lumineux éclairant tout son visage, elle m’attendait.

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