L’inconnu me dévore de Xavier Grall
« C’est à la mort de mon père que j’ai senti l’abîme se creuser en moi. Et il faut bien que se créent les abîmes pour que s’y engouffrent les vives forces de vérité. L’eau ne coule jamais que là où se lézarde la terre. C’est à partir de ce jour que j’ai recommencé à croire à l’Amour. L’âme de mon Père circulait dans les choses que mes yeux créaient. Ayez la foi, et le reste vous sera donné de surcroît. Dieu, je n’ai cherché que Lui dans le silence du désert, dans le verre de l’absinthe, dans le lit des plaisirs. La fraicheur du regard est le commencement de la sainteté. La morale qui précède la foi et qui s’en repait jusqu’à l’assassiner est la règle des pauvres types. Ayez le regard clair et le cœur droit. Nous ne possédons le monde que dans la mesure où nous savons en reconnaître les plaies, en sonder les reins déchirés, et y porter l’onguent et le remède. »
Pierre Adrian qui préface cette nouvelle édition parle, non pas d’un livre de chevet, mais d’un livre au chevet.
L’expression est belle et prend tout son sens lorsque de son propre aveu, Xavier Grall écrit, en 1969, vouloir laisser à ses cinq filles un ouvrage mystique, un héritage secret, un testament spirituel, un véritable cantique de la joie.