Risquer l’infini de Clotilde Noël

« Certains jours, quand je suis seule avec Marie-Garance, qui ne bouge pas vraiment, qui ne parle pas mais qui émet régulièrement des gazouillis, je sens à quel point elle habite l’espace, à quel point cette vie prend place dans notre nid et porte une saveur autre qui nous emplit d’une paix et d’une joie infinies. Nos vies sont moins imprégnées d’une course effrénée : elle nous oblige au calme, à la paix, à faire les choses doucement les unes après les autres. (…) A cette question qui nous est posée régulièrement, nous répondons : « Non, nous ne nous arrêterons pas ! » Ou plutôt : « Oui nous allons continuer, tant que le destin nous prête vie, sur ce chemin qui nous est offert, et qui nous rend si heureux. »

En mai 2017, je découvrais la famille Noël.

Non pas dans un salon littéraire, ni à une soirée, ni même à un dîner. Sur facebook.

S’il est vrai, comme je le dis souvent, que ce drôle d’outil peut souvent m’exaspérer, il est vrai aussi qu’il a permis de belles rencontres, certaines qui se sont concrétisées dans une rencontre « réelle » d’amitié, d’autres qui sont restées épistolaires mais avec qui il est plaisant de converser, échanger sur des sujets qui nous lient et quelques-unes que je suis sans se connaître mutuellement mais dont le motif essentiel est qu’elles nous portent,  tout simplement.

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La miséricorde de Jean Raspail

« Mon digne ami, écoutez-moi. Je ne crois pas aux prêtres sans vocation. Ce n’est vraiment pas un métier. Au soir de l’ordination, il n’y a pas de mauvais prêtres. Même les plus chancelants rêvent de sainteté, pas de femmes. Et quand la faute se présente, imaginez le courage qu’il faut à un prêtre pour renier son état, son habit, son caractère sacré, ses engagements, le respect dont il est entouré, et pour oser se contredire chaque jour, à chaque minute de son ministère, dès qu’il a franchi le pas. Il faut un triste courage pour renier Dieu et se contenter d’une banale vie d’homme, jusqu’à y trouver une forme de médiocre petit bonheur. (…) Le dessein de Dieu, tout est là. Dans le double crime du curé de Bief, je découvre la terrible présence de Dieu…  »

La miséricorde est un roman inachevé de Jean Raspail, initié en 1966, plusieurs fois repris et complété, inséré une première fois en tant qu’essai en 2015 au sein d’un recueil contenant six romans de l’auteur (Là-bas, au loin, si loin) et publié de façon autonome, mais sans retouche, pour la première fois en mars 2019 par les Editions Equateurs.

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