Vers la maturité spirituelle par un chartreux

« L’amitié est un don précieux de Dieu. Ce qui rend l’amitié possible, c’est la capacité d’apprécier (d’estimer, de priser) autrui comme valeur en soi, un bien en soi, au-delà de notre intérêt personnel immédiat et de nos besoins. L’amitié vraie est de l’ordre de la célébration du don de Dieu qu’est l’ami. Toute amitié profonde ouvre implicitement ou explicitement sur Celui qui est Amour. L’amitié trouve son assise la plus vraie dans la recherche commune de la communion avec Dieu. L’essence de l’amitié est la recherche de l’infini dans le fini. Elle devrait dépasser une simple rencontre de goûts et d’affinités naturels. Sa lumière est plutôt un regard de foi qui voit dans l’autre un frère dans le Christ, animé du même Esprit, en chemin comme nous vers le Père Eternel. »

Les chartreux.

Sentinelles de l’Invisible par excellence.

Une radicalité de la vocation qui ne peut pas se comprendre sans la foi.

Une radicalité qui interpelle, bouleverse les lignes, et interroge sur le sens de notre vocation personnelle : y-a-t-il une poignée d’élus entièrement donnés au Christ, modèles inatteignables et purs esprits, et le reste qui essaie vaille que vaille d’ordonner sa vie à ce qu’elle pressent être Une vérité à atteindre, un ensemble de règles et de valeurs auxquels on se rattache, un brouillon de vie spirituelle ramené aux contingences de nos limites humaines, toujours indulgents avec soi-même et d’une dureté infinie envers les «élus » qui chuteraient?

Lire la suite

Les fiancés de Manzoni

 « Vous ne savez donc pas que souffrir pour la justice est notre victoire ? si vous ne savez pas cela, que prêchez-vous, alors ? Qu’est-ce donc que vous enseignez ? Quelle est la bonne nouvelle que vous annoncez aux pauvres ? Qui prétend de vous que vous vainquiez la force par la force ? Il ne vous sera certes pas demandé un jour, si vous avez su mettre au pas les puissants, car de cela, l’on ne vous a donné ni la mission, ni le moyen. Mais il vous sera demandé si vous avez usé des moyens qui étaient entre vos mains pour faire ce qui vous était prescrit, quand même ils auraient eu la témérité de vous l’interdire. Comment ne voyez-vous pas, que si dans ce ministère, le courage vous est nécessaire pour accomplir vos obligations, quelqu’Un vous le donnera infailliblement, si vous le Lui demandez ? Croyez-vous que tant de millions de martyrs eussent naturellement du courage ? Connaissant votre faiblesse, et vos devoirs, avez-vous pensé à vous préparer aux difficultés où vous pourriez vous trouver ? »

Je ne saurais plus dire où j’avais trouvé, il y a quelques mois déjà, la liste des dix livres préférés du pape François, mais parmi ceux-ci, figurait curieusement ce roman du 19ème siècle d’un auteur italien, à ma pomme, totalement inconnu.

« Dis-moi ce que tu lis, et je te dirai qui tu es » est un adage qui je trouve, ne dit pas tout de la personne, mais la dévoile cependant grandement, en ce que les livres qui nous semblent essentiels sont aussi les livres qui nous ont révélés, construits, accouchés, accompagnés, et à ce titre sont une (parmi d’autres) excellente porte d’entrée de connaissance des êtres.

Lire la suite