Alix D. Reynis

L’art de la porcelaine

Que les lecteurs inquiets cessent de l’être : non, je n’ai pas arrêté mon blog.

Mais pour écrire et partager quelque chose, il me faut avoir l’esprit disponible et ces derniers jours, je l’étais moins. Le blog est un loisir, plus que très agréable pour moi, mais il s’inscrit dans les espaces temps qui se libèrent et le quotidien, aussi magique que nous aimerions le percevoir, s’impose parfois de façon plus prégnante qu’à d’autres moments.

Bien qu’ayant lu quelques ouvrages, je ne vais cependant pas vous parler littérature ce soir, mais poursuivre la série des billets consacrés à l’art de vivre sublimé et mis en valeur par nos contemporains.

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Comme l’éclair part de l’Orient d’Alexandre Siniakov

« Ce sont bien les livres dits profanes qui m’ont conduit au Livre sacré, et le génie humain qui m’a introduit auprès de la magnificence divine. Il est bon qu’à mon tour je me fasse leur ambassadeur au sein d’une Eglise parfois tentée de se prémunir du siècle pour mieux se délivrer du mal. Il y a dans ce nihilisme culturel, comme dans le maximalisme cultuel qu’il est censé garantir, un athéisme qui s’ignore, si ce n’est même une détestation assumée de la Sagesse. (…) Cette lutte contre le monde extérieur détournait efficacement notre attention de celle contre nos propres péchés et passions. Cette dépense inutile d’énergie en lutte contre les erreurs des autres, je l’ai souvent observée dans nos milieux chrétiens par la suite. (…) Le zèle est indispensable au chrétien, mais il doit être employé à combattre le vieil homme qui survit en lui. »

La littérature a ceci d’extraordinaire, parmi d’autres attraits, de pouvoir nous faire voyage sans bouger de son lit. (Oui je lis dans ou sur mon lit. Certains préfèrent les fauteuils ou les canapés, mais pour ma part, je n’ai rien trouvé de mieux que la couette).

Sous peu que le livre soit par ailleurs divinement écrit et que le lecteur soit doté d’une capacité à se laisser rapidement emporter dans son imaginaire, c’est tout un univers qui s’ouvre dans lequel il est facile de se glisser en ayant le sentiment d’en être un des protagonistes.

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Chaînes et terreur de Mgr Ioan Ploscaru

« Le marxisme – excepté sa partie athée – est une philosophie humanitaire : créer un homme nouveau, social, qui place la communauté avant ses propres instincts, qui lui donne tout pour n’en recevoir qu’une partie. Karl Marx s’est rendu compte que, pour réaliser cet idéal, il fallait un homme nouveau. (…) Les Russes ont fait de l’Europe une Sibérie en mettant la charrue avant les bœufs. D’abord l’idée, ensuite l’homme. (…) Si la philosophie marxiste avait eu comme fondement un appui moral, une idée spirituelle de transcendance, elle n’aurait pas détruit dans une aussi large mesure l’humanité du XXème siècle. Aujourd’hui, en 1992, tant en Occident qu’en Orient, on voit les séquelles d’une philosophie athée, sans principes moraux, sans amour authentique et sincère du prochain. Des actions philanthropiques ne créeront jamais un autre Saint François ni un autre père Damien, capable de donner peu à peu sa vie. (…) Le mystère de la douleur sans l’exemple du Christ sur la croix n’a aucun sens, le monde ne peut ni le comprendre ni l’accepter. Les prisonniers ont compris le mystère de la souffrance…»

Monseigneur Ioan Ploscaru (1911-1998) fut évêque gréco-catholique de Lugoj en Roumanie.

Arrêté en 1950, il passa quinze années dans les prisons communistes, dont quatre en isolement complet, après avoir été ordonné évêque clandestinement. Après sa libération, il continua à être suivi, fouillé régulièrement, persécuté et interrogé jusqu’à l’effondrement du communisme en 1989.

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Le pari chrétien de François Huguenin

« L’Évangile est bien de nature à modifier le comportement politique et social des chrétiens. (…) La question sociale n’est pas exclusivement de l’ordre de la charité privée. Elle relève bien du politique, même si elle n’est pas l’apanage de l’Etat ! (…) La doctrine sociale de l’Eglise, trop souvent ignorée, y trouve son fondement. (…) Les tentatives de partis chrétiens, si louables soient-elles, butent sur une redoutable aporie ; il est assez illusoire de croire que tous les chrétiens, ou même une majorité, pourront se regrouper autour d’un seul parti. (…) Le chrétien doit donc tenir une ligne de crête en évitant de basculer vers deux écueils (…) : l’abandon de vérité ou le refus de la miséricorde. A chacun de trouver la manière pour accueillir le monde où il est inscrit, son existence, sans prêter allégeance à ses dogmes et ses rites. »

Chers amis,

Le terme « d’amis » peut vous sembler excessif et pourtant, en me lisant régulièrement, vous contribuez à donner sens et corps à ce blog, et plus les lecteurs sont nombreux et inconnus, plus je me sens un devoir d’exigence et de qualité quant au contenu. S’il y a une chose en effet à laquelle je tiens par-dessus tout, c’est la cohérence : la cohérence des actes et des pensées, la cohérence de nos paroles avec la façon dont nous les vivons au quotidien, une unicité de l’être en somme en dépit de nos failles et de nos faiblesses. Un cheminement personnel peut aboutir à des voies variées, des égarements voire des impasses, nous pouvons aspirer à de belles choses et avoir du mal à les vivre, mais dans un souci sincère de rester en chemin, il m’apparait essentiel de rester authentiques et de garder en mémoire que nous ne pouvons nous hisser tout seuls à la force de nos poignets.

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