La gazette culturelle de février – saison 2

La neige est partie, madame devrait être aux anges.

Oui ! sauf que, car il y a souvent un « sauf » ou un « mais » sachant que nous sommes toujours en hiver, nous vivons une expérience actuellement surprenante : habiter au pays de Picard.

Je regarderai avec davantage de commisération ces petits aliments qui sortent tout droit de cet indispensable magasin pour mamans pressées, sachant désormais à quel point l’expérience est douloureuse.

Avec le froid, il y a en effet une notion absolument formidable que j’ai découverte récemment : la température réelle et la température ressentie. Bien sûr, là aussi, tout habitant d’un pays subissant des mois de neige et températures arctiques vous diront : ah bon, tu ne savais pas cela ???? avec un air limite affligé.  Non, non, je confirme, je ne connaissais pas. Il fait bon, doux, chaud, il y a parfois des vents froids, mais jamais au grand jamais, il ne m’est arrivé de dire : oh il fait 25 degrés mais je ressens 40.

Mais ça, c’était jusqu’à maintenant : en ce moment, le thermomètre affiche -8°, et le ressenti réel est clairement que vous allez crever. Si avec la neige, vous marchez à pas feutrés pour éviter les glissades, avec le froid au ressenti d’un Mister frizz collé à votre peau, vous marchez d’un pas vigoureux. Car chaque pas vous rapproche du congélo, vos membres s’engourdissent, votre rhume se fige, vos mains peinent à sortir ne serait-ce qu’un ticket de métro du portefeuille, la cigarette tremble dans vos doigts et en à peine dix minutes, vous finissez comme le papa pingouin.

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Paris sous la pluie

« Par les deux fenêtres qui sont en face de moi, les deux fenêtres qui sont à ma gauche, et les deux fenêtres qui sont à ma droite, je vois, j’entends d’une oreille et de l’autre tomber immensément la pluie. Je pense qu’il est un quart d’heure après midi : autour de moi, tout est lumière et eau. Je porte ma plume à l’encrier, et jouissant de la sécurité de mon emprisonnement, intérieur, aquatique, tel qu’un insecte dans le milieu d’une bulle d’air, j’écris ce poème. » Paul Claudel

Pour un mois d’août, le temps est particulièrement exécrable. Il pleut, le ciel est gris, et lorsque le soir tombe les températures chutent lourdement. Un temps à rester enfermée, ce qui n’est pas fait pour me déplaire à dire le vrai, mais un peu tristoune dans une période où une activité professionnelle quasiment en berne devrait permettre de flâner davantage dans les rues Paris sans parapluie.

Alors que fais-je à Paris sous la pluie quand elle s’est vidée non seulement de ses habitants mais également de quasiment presque tous mes amis ?

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Hommage au cinéma de Cheyenne-Marie Carron

J’ai longtemps consommé les films comme un pur loisir, sans même je l’avoue tenir compte du nom du réalisateur, ce qui, avec du recul, me semble complètement aberrant. Il en allait des films comme des musiques que nous écoutons à la radio : on les connait, on fredonne les chansons, mais au blind-test ou au Trivial Pursuit, c’est généralement la question joker, le camembert manquant, celui qui fait qu’on reste toujours perdant sauf à tomber sur la question miracle ultra facile !

En littérature, il ne me viendrait jamais à l’idée de ne pas regarder et retenir le nom des écrivains des livres que je lis et c’est bien parce que je les connais ou apprends à les connaitre, que mon choix en est d’autant plus avisé.  Mais en matière cinématographique, illustres inconnus bien souvent, ce n’est qu’assez récemment que j’ai commencé à pouvoir dresser des filmographies et à m’intéresser à la démarche artistique de leurs auteurs.

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La la Land de Damien Chazelle

La mort du petit Gaspard m’avait profondément affectée depuis mercredi et j’ai eu le cœur bien lourd les jours qui ont suivi.

J’ai eu toutefois le privilège de pouvoir assister à la messe d’enterrement ce matin, deux heures de cérémonie où les larmes ont inondé les visages, mais une force et une Foi à soulever les montagnes. La messe était magnifique, les chants, les textes somptueux, et ce moment restera longtemps gravé dans mon cœur, faisant partie de ces trop rares occasions de communauté et d’unité spirituelle intense.

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Whiplash de Damien Chazelle

Je voudrais parler aujourd’hui d’un film sorti en 2014, revu tout récemment : Whiplash,  film dramatique américain, écrit et réalisé par Damien Chazelle.

Un film magnifique,  mais qui semble injustement trop méconnu en dépit de ses 14 prix et 16 nominations.

Nous pouvons lire sur l’affiche « duel inoubliable », « jouissif », « une révélation », et pour une fois, ces termes sont loin d’être galvaudés.

Nous suivons Andrew (Miles Teller), 19 ans, qui ambitionne de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Au sein du prestigieux conservatoire de Manhattan où il s’entraine avec acharnement, il est rapidement repéré par Terence Fletcher (J. K Simmons), professeur impitoyable et intraitable, en charge du fleuron des orchestres de jazz de cette école.

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Les Pépites de Xavier de Lauzanne

Comment ne pas saluer unanimement ce film-documentaire actuellement à l’affiche au cinéma qui rend hommage à Marie-France et Christian des Pallières, ce couple français  incroyable qui, partis au Cambodge il y a plus de 20 ans, fonde une association pour venir en aide aux enfants de Phnom Penh.

Dans ce pays ravagé par les guerres civiles et la présence des Khmers rouges,  ils découvrent dans les années 90, la misère insoutenable et la violence que subissent les enfants condamnés à tirer leur subsistance des détritus d’une décharge ouverte.

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Mère Teresa de Calcutta

« Nous sentons bien nous-mêmes que ce que nous faisons n’est rien de plus qu’une goutte d’eau dans l’océan. Mais si cette goutte d’eau n’était pas dans l’océan, elle manquerait » Mère Teresa

Sanctifiée le 4 septembre dernier, Mère Teresa, est une religieuse dont la vie entièrement donnée aux plus pauvres, aux démunis, aux malades, aux orphelins, ne peut se comprendre qu’au travers de la Foi immense qu’il l’animait.

Du haut de son 1,52 m, son amour de Dieu était si grand, que crayon entre Ses mains comme elle aimait à le rappeler, elle le laissait écrire ce qui devait devenir une des plus belles congrégations du XXème siècle.

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Miss Pérégrine et les enfants particuliers de Tim Burton

Tiré du livre éponyme de Ransom Riggs, Tim Burton nous revient avec ce film en grande forme.

Annoncé au public à partir de 9 ans, j’y suis allée avec mes jumeaux qui bavaient d’envie devant les pubs qui s’étalent un peu partout dans le métro et Paris.

Pendant les 15 premières minutes, j’ai cru que j’allais les perdre sous les fauteuils de la salle de cinéma tant ils étaient effrayés par les images, et je me suis vue devoir partir de la séance. Mais biberonnés aux Harry Potter, mutants et autres héros pourvus de superpouvoirs, ils ont fini par bien accrocher pour ne pas dire adorer.

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Birdman de Alejandro Inarritu

Dans la catégorie des films qui sont encensés par les prix (4 oscars, 2 Golden Globes), en voici encore un vu récemment où j’ai dû passer à côté, car je n’ai absolument pas accroché.

Le synopsis : « À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego… »

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Ida de Pawel Pawlikowski

A quoi voit-on qu’on vieillit ? aux ridules ? aux premiers cheveux  blancs ? à nos défauts auparavant charmants qui s’accentuent ?

Très certainement, mais il y a un signe qui ne trompe pas : c’est se mettre à aimer des choses qu’on aurait détesté plus jeune. Petite, j’imaginais qu’être adulte c’était boire du café et écouter de la musique classique ; j’ai longtemps cru aussi que c’était dépasser ses parents en taille mais comme cela n’est jamais arrivé, le déclic a été long à opérer.

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