Le resto des vacances
Chercher un havre de paix dans un coin reculé privé de toute connexion et de vie citadine était un pari osé. Je l’ai tenté, il a été brillamment relevé, mais qui dit coin reculé dit adieu petits bars et restos au bord de l’eau, adieu sorties nocturnes et adieu les plaisirs alimentaires.
Si ce n’était l’inénarrable épicerie du coin où trois tranches de jambon se battent en duel avec 4 pauvres saucisses, et encore quand elle n’a pas été dévalisée, vous en viendriez presque à regretter votre Monoprix Gourmet.
Tels les aventuriers de Koh-Lanta craignant la disette, nous avons initié un rationnement draconien de nos réserves, et nous fûmes si brillants en ce domaine que nous avons même réussi à sauver une boite de raviolis et un reste de riz. A 38 ans, j’ose l’avouer, je n’ai jamais été aussi heureuse que de retrouver le plaisir de savourer religieusement et parcimonie nos madeleines aux œufs frais Saint Michel – nos madeleines de luxe- en guise de dessert, le sachet d’un kilo ayant tenu la semaine.