La nuit des choses de Marie-Hélène Gauthier
« Elle revenait inlassablement à cette interrogation reconduite, de la disparition progressive d’un homme empressé, entreprenant, qui s’était lancée dans une telle conquête, accumulant les lettres, les appels, les messages, entrant dans sa vie en grand coup de vent, l’occupant, l’encerclant, et qui avait dénoué les fils, sans clarté, sans disparaitre tout à fait, lui laissant le soin de porter les raisons de cela, d’en comprendre l’intention et le fait qu’on puisse envahir puis déserter sans jamais reconnaitre l’engagement ni la trahison. (…) Il lui fallait s’assurer d’une place, d’une intimité vraie, d’un attachement sincère, parce qu’elle ne désirait jamais remplacer quelqu’un, chasser un souvenir, une histoire, empiéter sur un passé qu’elle respectait, mais arriver pour elle-même, mettre sa main libre dans la main librement tendue d’un geste qui l’inviterait. »
Certains livres sont des chefs-d ’œuvres, d’autres des classiques, quelques-uns des pépites pour une poignée de lecteurs ou des coups de cœur pour des libraires, des livres de chevet ou des têtes de gondole. Le coup de foudre pour un livre ne s’explique pas, il n’est pas nécessairement rationnel, son origine ne se niche pas seulement dans une forme d’écriture, ou une histoire, dans son caractère universel ou sa moralité.
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