Vivarium de Tanguy Viel
« C’est une expérience bien triste quand, se réjouissant de présenter un ami à un autre, il ne se passe entre eux qu’indifférence polie. La relation de Chasles, si utile en mathématiques, ne semble en rien valoir en amitié : AB+BC produit rarement AC. Persister à le croire provient de ce rêve d’élargir à tous crins une communauté sans bords dont l’axiome, ouvert sur l’humanité entière, ne serait autre que « les amis de mes amis sont mes amis ». Au lieu de cela, il nous faut bien constater que le mystère de l’amitié relève de l’étrange vibration qui nous tient sous la coupe d’une séduction mutuelle, hors de toute loi objective, hors surtout de trop d’élargissement. Et c’est là que le bât blesse : à placer ainsi l’amitié sous le joug opaque d’un mystère privé, à la mythifier de cette complicité magnétique qui abrite deux êtres, la voilà qui se sanctuarise, se plaçant à l’écart de toute fraternité générale. »
Ne plus écrire, se répéter à l’envi ou trouver des sources d’inspirations différentes, telles sont les questions auxquelles se confronte Tanguy Viel dans ce nouvel opus qui telle une césure dans la longue lignée de ses précédents romans, donne une nouvelle coloration à son œuvre.
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