Le roman de Jeanne d’Arc de Philippe de Villiers
« Gentil Dauphin, croyez-moi. Si je suis envoyée de Dieu, c’est pour bouter les Anglais hors de toute la France. Mais aussi pour faire respecter les droits des descendants de Saint Louis. Pour que l’on vous rende les clés de toutes les bonnes villes que les Anglais ont prises en France. Je suis venue vous apporter la réponse du Ciel à vos requêtes : Dieu m’envoie vous dire que vous êtes le fils du Roi par le sang, que vous êtes le vrai héritier du royaume de France, que vous êtes légitime. (…) J’ai chevauché vers vous parce que j’ai deux choses en mandat de la part du Roi du Ciel : faire lever le siège d’Orléans et vous mener vous le Dauphin, jusqu’à Reims pour que vous soyez sacré et couronné. »
« Savez-vous si vous êtes dans la grâce de Dieu ? Si je n’y suis, Dieu veuille m’y mettre. Et si j’y suis, Dieu veuille m’y garder. »
Si les voies du Seigneur sont impénétrables, elles se manifestent parfois de façon pittoresque, au détour de quelques jours de vacances presque imprévus qui m’ont menée en Lorraine, dans un petit village sis à quelques mètres de Domrémy. Magie des lieux et concordance des âmes et des cœurs à ce moment précis pour Jeanne, je ne saurais dire vraiment mais ces quelques jours à ses côtés m’ont littéralement saisie et transportée. Sa maison natale, la toute petite église Saint-Rémy à sa droite où elle fut baptisée et fit sa première communion, l’ermitage de Notre-Dame de Bermont plus reculé où elle allait prier régulièrement et où elle aurait entendu la plupart de ses Voix, les personnes croisées, le prêtre de l’ermitage, l’amie avec qui j’étais, tout fut source de grâces comme autant de moments suspendus.