Le roman de Jeanne d’Arc de Philippe de Villiers
« Gentil Dauphin, croyez-moi. Si je suis envoyée de Dieu, c’est pour bouter les Anglais hors de toute la France. Mais aussi pour faire respecter les droits des descendants de Saint Louis. Pour que l’on vous rende les clés de toutes les bonnes villes que les Anglais ont prises en France. Je suis venue vous apporter la réponse du Ciel à vos requêtes : Dieu m’envoie vous dire que vous êtes le fils du Roi par le sang, que vous êtes le vrai héritier du royaume de France, que vous êtes légitime. (…) J’ai chevauché vers vous parce que j’ai deux choses en mandat de la part du Roi du Ciel : faire lever le siège d’Orléans et vous mener vous le Dauphin, jusqu’à Reims pour que vous soyez sacré et couronné. »
« Savez-vous si vous êtes dans la grâce de Dieu ? Si je n’y suis, Dieu veuille m’y mettre. Et si j’y suis, Dieu veuille m’y garder. »
Si les voies du Seigneur sont impénétrables, elles se manifestent parfois de façon pittoresque, au détour de quelques jours de vacances presque imprévus qui m’ont menée en Lorraine, dans un petit village sis à quelques mètres de Domrémy. Magie des lieux et concordance des âmes et des cœurs à ce moment précis pour Jeanne, je ne saurais dire vraiment mais ces quelques jours à ses côtés m’ont littéralement saisie et transportée. Sa maison natale, la toute petite église Saint-Rémy à sa droite où elle fut baptisée et fit sa première communion, l’ermitage de Notre-Dame de Bermont plus reculé où elle allait prier régulièrement et où elle aurait entendu la plupart de ses Voix, les personnes croisées, le prêtre de l’ermitage, l’amie avec qui j’étais, tout fut source de grâces comme autant de moments suspendus.
Autant vous dire que je suis repartie avec une superbe reproduction de Notre-Dame de Bermont, un livre sur Jeanne d’Arc de Philippe de Villiers vendu dans la boutique attenante dont la commerçante nous a vanté les plus grands mérites « en dépit de l’opinion qu’on peut avoir de son auteur », je cite, et un amour fou pour ce petit bout de femme qui était entrée dans ma vie il y a déjà quelques mois pour d’autres raisons plus personnelles, mais pour laquelle je n’avais pas encore « ressenti » toute la puissance.
Personnellement, je n’avais pas de préjugés sur l’auteur mais je ne le connaissais pas écrivain, ou plus précisément, je n’avais jamais rien lu issu de sa plume. Rendons justice aux bonnes recommandations reçues, ce fut en effet un excellent choix. Ce livre se lit comme un roman, érudit, où transpirent toute l’admiration et le respect envers cette fille de France brûlée vive à 19 ans qui a permis à Charles VII d’être sacré à Reims, de récupérer Orléans aux Anglais et de ramener moults villes dans le giron du roi et du Royaume de France. Elle souleva des foules, guida une armée, accomplit l’impossible, et mourut pourtant trahie, abandonnée de tous et jugée comme hérétique. Réhabilitée des années plus tard par le pape Calixte III en 1455, elle est béatifiée en 1909, canonisée en 1920 et proclamée patronne secondaire de la France en 1922.
En dépit d’une si courte vie, Jeanne d’Arc est une source d’inspiration inépuisable et chacun peut y trouver un petit quelque chose qui viendra résonner dans sa vie personnelle. Elle symbolise ce lien entre le Ciel et la terre, entre le Royaume de Dieu et le Royaume de France, où quand l’action rejoint sa mission et vocation, elle nous emmène à accomplir des merveilles qui nous dépassent, dont il nous faut accepter de ne pas percevoir les fruits de son vivant et qui peut nous conduire jusqu’à en mourir. En ces temps particuliers où la France ne brille ni pas la fidélité à son baptême ni par son prestige, il nous faut espérer être des Jeanne qui œuvrons pour bouter hors de France et de nos cœurs ce qui nous coupe de sa Source.
Woke? Actuel plutôt
Jeanne d’Arc : un nom qui évoque une personne, une histoire, de doux souvenirs de jeunesse, une lecture particulièrement marquante.
Les Jeannettes chez les Scouts Unitaires de France et leur danse autour de l’arbre de Mai, les Fêtes johanniques à Orléans, le recours à cette dévotion par la petite Thérèse et… Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc écrit par Charles Péguy.
Supplications. Conversion. Offrande. Courage.
Dans une France malade à de trop nombreux égards, la mission de Jeanne d’Arc nous rappelle que rien n’est impossible. Cette humble bergère a entendu l’appel et s’est mise au service du royaume, service qui la dépassait sans doute, mais qu’elle a rempli avec confiance jusqu’au sacrifice.
Il nous appartient aujourd’hui de cultiver l’espérance et de rester disponible.
DA
Un peu woke Jeanne d’arc et Philippe de villiers mais sinon …;)
Pliée en deux de rire