Vis ma vie de bouilloire

Nous avons tous dans nos cuisines un ustensile indispensable, celui sans lequel nous nous sentons totalement démunis, celui que nous avons dû racheter une bonne dizaine de fois et dont il nous semble totalement improbable de vivre sans.

En ce qui me concerne, mon objet fétiche, tant aimé, utilisé chaque jour, matin et soir, et même plusieurs fois la journée durant les week-ends, c’est ma bouilloire.

Ah sacré bouilloire grâce à qui ma vie ne serait pas la même.

Elle est mon animal de compagnie, celui que je salue le premier en me levant le matin, que je caresse de la main pour m’assurer de la bonne température, que je toilette régulièrement pour retirer son tartre, qui tel un poisson rouge décède régulièrement, et que je suis obligée de changer subrepticement pour ne pas avoir le temps de pleurer le deuil de son absence.

En cas de déménagement, elle est la dernière emballée et la première installée.

Dans la cuisine, elle a sa place d’honneur. Elle trône, telle une reine autour de laquelle ses sujets tenteraient de conserver une place digne.

Ma bouilloire est totalement irremplaçable.

Elle n’est ni luxueuse, ni ostentatoire, non, elle est sobre, avec des lignes épurées, alternativement inox ou noir, basique somme toute mais cette retenue lui confère ce charme si particulier qui auréole les petites choses du quotidien.

Ma bouilloire se distingue notablement de mes autres ustensiles de cuisine car elle est dotée d’une qualité sans équivalent chez ses autres petits camarades : elle me permet de m’adonner sans limite à ce qui constitue l’une de mes plus fortes addictions.

L’eau chaude ? ben non

Le thé ? La tisane ? les grogs ? non plus

Le café.

Je suis totalement accroc à ce breuvage, sous une forme très particulière, le café soluble Nes, que je me sers à grandes eaux dans de jolis mugs (J’en ai toute une collection de mugs, car j’adore les mugs aussi, et ne conçois pas de boire du café dans des récipients vilains).

Je me souviens un jour d’être tombée sur un livre dont le titre délicieux était « Les gens heureux lisent et boivent du café » (d’Agnès Martin-Lugand pour ne pas la citer).

Dans les années 50, Moulinex titrait dans ses pubs « Moulinex libère la femme ».

En 2017, je crois pouvoir dire « la bouilloire contribue à rendre la femme heureuse ».

Si elle rend aussi l’homme heureux par voie de propagation, je veux bien me transformer en bouilloire.

Sic transit gloria mundi.

 

 

2 réponses
  1. Dom-Dom
    Dom-Dom dit :

    Pour d’autres, c’est un simple stylo. Pour mon grand-père, au soir de sa vie, c’était son fauteuil. J’ai eu aussi une veste, vieille compagne, qui m’a accompagné plus de dix ans et que j’ai eu grand peine à abandonner.

    Répondre
  2. Hugues
    Hugues dit :

    Heureux objet que ta bouilloire…Elle trône fièrement, est l’objet de toutes tes attentions. Si je devais me réincarner, ce serait en…

    Répondre

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *