Vers la maturité spirituelle par un chartreux
« L’amitié est un don précieux de Dieu. Ce qui rend l’amitié possible, c’est la capacité d’apprécier (d’estimer, de priser) autrui comme valeur en soi, un bien en soi, au-delà de notre intérêt personnel immédiat et de nos besoins. L’amitié vraie est de l’ordre de la célébration du don de Dieu qu’est l’ami. Toute amitié profonde ouvre implicitement ou explicitement sur Celui qui est Amour. L’amitié trouve son assise la plus vraie dans la recherche commune de la communion avec Dieu. L’essence de l’amitié est la recherche de l’infini dans le fini. Elle devrait dépasser une simple rencontre de goûts et d’affinités naturels. Sa lumière est plutôt un regard de foi qui voit dans l’autre un frère dans le Christ, animé du même Esprit, en chemin comme nous vers le Père Eternel. »
Les chartreux.
Sentinelles de l’Invisible par excellence.
Une radicalité de la vocation qui ne peut pas se comprendre sans la foi.
Une radicalité qui interpelle, bouleverse les lignes, et interroge sur le sens de notre vocation personnelle : y-a-t-il une poignée d’élus entièrement donnés au Christ, modèles inatteignables et purs esprits, et le reste qui essaie vaille que vaille d’ordonner sa vie à ce qu’elle pressent être Une vérité à atteindre, un ensemble de règles et de valeurs auxquels on se rattache, un brouillon de vie spirituelle ramené aux contingences de nos limites humaines, toujours indulgents avec soi-même et d’une dureté infinie envers les «élus » qui chuteraient?