Sans même un adieu de Robert Goddard

En cette période de fin d’année propice à la rêverie et à la lecture, je sors des livres spirituels et des portraits pour vous parler aujourd’hui de cette jolie maison d’édition que j’affectionne particulièrement : Sonatine éditions.

Les romans sont souvent dénigrés par les grands lecteurs ou les intellectuels, considérés à tort comme un art mineur et tristement relégués au rang de pur divertissement.

Comme cela est fort dommage !

Si nous considérons que le roman, bien au contraire, est l’art de décrypter la nature humaine dans toute sa complexité, à travers une époque et des circonstances bien déterminées, il devient un art majeur, comparable à nul autre pareil pour appréhender ses semblables.

Je ne cacherai donc pas mon amour pour les romans, et bercée depuis ma plus tendre enfance jusqu’à environ mes 25 ans par les bibliothèques roses puis vertes, les Trilby, les Jane Austen puis plus largement les romans XIXème, début XXème, j’ai découvert sur le tard avec délectation que Sonatine offrait à la trentenaire que je suis des romans dans cette droite lignée, issus d’auteurs plus contemporains.

J’ai pu dénicher ainsi quelques perles, et notamment Robbert Goddard qui nous propose régulièrement des petits bijoux pour qui raffole tout à la fois des romans d’Edith Wharton, des sœurs Brontoë et de Rebecca du Maurier.

Les femmes se retrouvent pour le thé, les réputations se font et se défont autour de quelques scones, les hommes fréquentent des clubs, on porte chapeaux et robes du soir, gouvernantes et majordomes plus ou moins dévoués donnent le ton, les messages sont envoyés sur bristol ou télégrammes, les braises se consument dans les cheminées … bref, des ambiances délicieusement surannées où l’oisiveté apparente ne manque pas d’une certaine opulence (héritages, oncle d’Amérique, fortunes fulgurantes issues des mines…), les secrets de famille percent et, en filigrane, les grandes passions cachées et interdites se révèlent à notre esprit exalté.

« Sans même un adieu » ne déroge pas à la règle.

Suspens, non-dits, secrets, révélations, crime, procès, amours, dans le Londres et sa campagne des années 1910-1920 donnent toute la saveur à ce roman sorti en novembre 2016.

Un livre qui se lit (presque) d’une traite (si on ne fait que cela)…

 

1 réponse
  1. Gustave
    Gustave dit :

    Votre vie est un roman chère Elvire; votre blog l’illustre toujours avec délicatesse, intelligence et charme. Nous en lisons les chapitres avec délice. Bonne fin d’année Mme Debord, revenez plus inspirée encore en 2017. Un de vos lecteurs les plus assidus.

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