Toute fin est une histoire de Véronique Comolet
« Familles, soignants, bénévoles, nous sommes nombreux à poser notre regard sur le malade, pour en découvrir toute la complexité, et tenter de l’accompagner au plus juste. Par notre diversité, nous lui offrons la liberté de choisir celui qu’il accueillera, avec lequel il parlera ou se taira, celui qu’il rejettera… Nous lui permettons de rester sujet et acteur de la rencontre la plus longtemps possible. (…) Face aux différentes situations rencontrées, nous avons à nous adapter en permanence, (…) jusqu’à notre face à face avec la mort, celle de l’autre. (…) Chacune de ces rencontres est unique et universelle. Elle se vit en unité de soins palliatifs. Vieillesse, handicap, isolement, précarité, autant d’états de vie qui fragilisent l’homme, bouleversant ses repères et mettent à mal le sens de sa vie et sa place dans la société. (…) Dans ces extraits de vie, il est avant tout question d’un face-à-face entre deux humanités. »
Parmi les neuf thématiques abordées en ce moment lors des Etats Généraux de la Bioéthique en vue de procéder à la révision de la loi de bioéthique fin 2018, une concerne tout particulièrement la prise en charge de la fin de vie.
Sur ce sujet spécifiquement, le site des Etats Généraux dresse, en préambule de la concertation, le constat suivant : 60% de la population française meurt actuellement dans une structure médicalisée, et les progrès de la médecine, qui ont permis l’allongement de la vie et l’amélioration de la qualité de vie, contribuent paradoxalement à des situations de survie inédites, parfois jugées indignes et insupportables. Au cœur du sujet, se trouve la question du juste équilibre entre deux droits fondamentaux : celui du respect de la vie et celui de mourir dans la dignité.