Les réunions de parents d’élèves

Les réunions de parents d’élèves : microcosmes de vie en société

Hommage à mon amie Cécile

Assister à une réunion de parents d’élèves/professeurs, même en classe de CM1, c’est maitriser l’art de ne pas devenir dingue ou de trépigner sur sa chaise en toute discrétion.

Je ne parle pas des maitresses qui, prenant les réformes, les contraintes, les classes surchargées, les plans vigipirates de plein fouet, sont le plus souvent dévouées et dignes d’admiration.

Non, non, je parle des parents dont je n’ose douter que s’il y avait une caméra cachée, ils seraient les premiers à rire d’eux-mêmes et à s’écrier, « au secours, dites-moi que je ne suis pas comme ça ! ».

Et ben si, car pendant cette heure de réunion, c’est de l’avenir de nos enfants dont on parle, nos enfants si fragiles, si sensibles, si peu prompts à l’effort, si géniaux, si fatigués, si occupés et ne supportant aucune contrainte.

Et le sujet n°1, c’est le placement des enfants dans la classe. Car comme chacun sait, à moins d’avoir des classes horizontales où tous les enfants seraient alignés et la maîtresse sur patins à roulettes pour aller rapidement d’une extrémité à l’autre avec des jumelles infrarouges qui verraient en temps réel tout ce qui se passe et en même temps, les tables sont en rangées et que par définition, il y a un devant, un milieu et un derrière (le fameux fond de la classe). Il est donc essentiel de savoir si ce sont les enfants qui choisissent leur place, ou si c’est la maitresse qui décide et selon quels critères, et si ça change et selon quelle fréquence. Car entre les enfants trop grands, ceux trop petits, ceux qui entendent mal, ceux qui ont des lunettes, les turbulents, ceux qui ont du mal à suivre, le placement en classe est une question hautement stratégique.

Le sujet n°2, ce sont les devoirs. Et alors là c’est un florilège entre ceux qui estiment qu’il y en a trop ou pas assez, ceux qui ne veulent pas de devoirs le mercredi parce que leurs chérubins ont des activités, ceux qui n’en veulent pas le week-end car ils partent, ceux qui n’arrivent pas à lire les cahiers de texte et se demandent pourquoi la maitresse ne vérifie pas.

La notion de leçon à apprendre par cœur a généré une syncope chez certains au point qu’il était risible de voir la maitresse montrer, en écartant le pouce et l’index, que ce ne serait généralement pas plus long que « ça » et que oui les parents seraient prévenus à l’avance et que oui, il serait bien indiqué quelles sont les phrases à retenir par cœur et celles qu’il faut juste comprendre.

Je ne parlerai pas du parent qui trouvant que les cahiers de mathématiques et de français se ressemblaient trop et généraient de la confusion dans les cartables, demande si il a le « droit » de coller des étiquettes de couleur pour les différencier.

Je passe aussi sur les activités scolaires où « la piscine en hiver c’est dur et il faut bien veiller à ce que les enfants mettent leur bonnet en sortant », les projets de classe c’est formidable si les enfants ne sont pas trop sollicités à la maison.

N’évoquons pas le soutien scolaire « d’une heeeeuuuuure !!!! » pendant la pause méridienne (l’heure de déjeuner pour les néophytes), ni la vérification des cartables le soir.

Voilà donc réuni pendant une heure dans une salle de classes, assis derrière des bureaux où les genoux ont du mal à passer sous les casiers (pas les miens, car je suis trop petite J), un exemple fascinant de vie en société où on comprend pourquoi la plupart des gens sont aigris ou dépressifs.

Je suis rentrée chez moi en me trouvant finalement d’une coolitude absolue et nous avons dévoré un cassoulet.

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