De l’indigence de Charité

Je ne sais pas si on doit voir des signes dans chaque mots, rencontres, ou évènements qui surviennent dans nos vies, (j’aurais pour ma part tendance à dire oui en utilisant le terme qui me semble plus approprié de Providence),  mais il s’avère qu’en un laps de temps relativement court deux personnes ont été amenées à parler devant moi du sens du mot Charité, l’une en employant un terme que j’ai trouvé criant de vérité « l’indigence de Charité » et l’autre en nous rappelant l’impérative nécessité de pratiquer « le tact de charité » en famille, au nom de la vertu de Vérité.

Le contexte de ces échanges me fait dire qu’en l’espèce je n’étais pas personnellement visée (ouf) mais il serait fort prétentieux de croire que dans l’absolu je n’avais pas à réfléchir à ce qui avait été dit et exprimé en ces occasions particulières.

Et ce fut le cas très fortement pendant ces derniers jours où je me suis astreinte à un travail intérieur de remise en question personnelle, d’autant que pendant mes vacances estivales, j’ai eu avec un de mes frères, dont je suis très proche, à plusieurs reprises un questionnement très poussé et très émouvant sur la cohérence entre les valeurs intellectuelles ou spirituelles que nous recevons ou cultivons et leur ancrage dans nos vies réelles, car là est tout le cœur de cette « indigence de charité » à laquelle nous nous heurtons.

Alors, quel est ce « tact de Charité » que nous sommes appelés à vivre et qui est si difficile en pratique ? On peut en lire ou en écrire des tartines mais ce soir, je voulais juste souligner ce point qui m’est apparu essentiel : la bienveillance. Cessons de commérer, de dénigrer, de tout commenter, de regarder l’autre à travers le prisme de nos petites ou grandes idées reçues brandies comme un étendard qui assassine plutôt qu’il ne protège. Si nous acceptions ne serait-ce que de décaler très légèrement le miroir avec lequel nous regardons notre prochain, il y a fort à parier qu’il apparaitra sous un jour plus lumineux et nous-mêmes sous un jour moins glorieux (la fameuse paille ou la grosse poutre …). Que ce soit au sein de nos familles ou dans le milieu professionnel, dans nos lieux de vie ou avec nos amis, nous avons tout à gagner à changer la façon d’appréhender ce qui nous surprend, nous interpelle, nous choque ou emporte notre incompréhension. La vertu de Vérité est alors à cultiver avec avidité pour que ce soit d’abord notre cœur qui change et que par le jaillissement de la grâce, il s’ouvre et devienne plus miséricordieux.

Oh combien c’est difficile, comme il est aisé d’avoir des jugements hâtifs, définitifs ou à l’emporte-pièce. Mais oh combien nous pouvons souffrir nous-mêmes de cette indigence de Charité qui exclut, enferme, guillotine.

Et je peux en témoigner, une atmosphère ou une ambiance au travail, une unité familiale change radicalement quand la parole critique cède le pas à la parole bienveillante.

Alors, que l’Indigence de Charité devienne abondance de Charité ! Ma résolution de la rentrée J

 

1 réponse
  1. Domdom
    Domdom dit :

    Que de belles paroles.
    La charité, la vraie est trop souvent portée uniquement
    sur l’autre. Elle est d’abord amour de Dieu répandu sur
    les autres. Cela n’enlève rien à ce que tu dis, mais à mon
    sens le justifie, le féconde et lui permet de durer.

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