Fils de Jean ou Fils de Joseph?

J’aurais pu parler de ces deux films séparément car ils méritent largement qu’on s’y attarde pour des qualités qui leur sont propres mais le hasard m’ayant conduite à les regarder à des intervalles très proches, il m’a semblé évident, pour les raisons énumérées ci-après, d’en faire un unique billet plus court et laisser à chacun le soin de s’en faire sa propre appréciation.

Ils ont en commun d’être sortis au cinéma cette année, d’avoir des titres qui s’interpellent simultanément, une trame de fond identique autour du fils (adulte dans l’un, encore adolescent dans l’autre) qui, élevé seul par sa mère, va chercher le père qui n’a pas voulu le reconnaitre, et des acteurs remarquables.

 

« Le Fils de Jean » c’est le film de Philippe Lioret à l’affiche actuellement.

« Le Fils de Joseph » c’est le film d’Eugène Green sorti en avril au cinéma.

 

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Mes appétences et goûts personnels me poussent à déceler un chef-d’œuvre dans le film d’Eugène Green, de par sa puissance spirituelle, le jeu et la diction si particulière des acteurs qui sont la marque d’Eugène Green, sa symbolique et l’image paternelle de cet homme qui « devient Père au travers du Fils ».

« Le Fils de Jean », quant à lui, a été globalement loué par les critiques. Gabriel Arcand, empreint de pudeur, est magnifique dans ce film. Mais l’approche du réalisateur qui s’apparente, me semble-t-il, plus à celle du thriller psychologique qu’à celui de la quête spirituelle, m’a donné le sentiment que les personnages manquaient, à l’exception de quelques scènes très émouvantes, de la profondeur qu’ils auraient pu revêtir.

Ce qui reste au fond de ces films, source d’un questionnement inépuisable, c’est la question de la paternité, biologique ou symbolique, et celle de la filiation. Le film d’Eugène Green transcende à ce titre les schémas triviaux pour redonner sens, à travers des passages bibliques, à la dimension spirituelle du père qui s’incarne à travers le fils.

En tant que femme, je ne peux pas clore ce billet, sans parler de l’image de la mère, si admirablement campée dans le film d’Eugène Green par Natacha Régnier, qui reste et demeure cet amour donné, gratuit et sans limite.

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