Breaking the Waves de Lars Von Trier

Parler d’un film de Lars Von Trier est un exercice délicat, surtout quand son réalisateur est un monstre du cinéma et que le film a de surcroit reçu deux prix lors de sa sortie.

Je ne ferai donc part que mon humble avis, avis qui dans ce cas précis passe nécessairement, mais pas obligatoirement, par l’effet qu’il m’a procuré et les sensations que j’ai éprouvées. L’histoire sur le fond aurait tout dans l’absolu pour me toucher : une rencontre passionnée entre deux êtres assez dissemblables, un homme d’âge mûr travaillant sur une plate-forme pétrolière, Ian, épousant une jeune fille, Bess, issue d’une communauté religieuse plutôt austère, de la côte nord-ouest écossaise dans les années 70. Suite à un grave accident qui va paralyser Ian, la passion va pousser Bess, en équilibre psychologique précaire,  aux abimes de la folie.

Le film est certes assez torturé, il pourrait même friser la perversité, Bess est certes trop exacerbée et à fleur de peau à mon goût, mais je reconnais que l’histoire est magnifique et met admirablement en jeu les ressorts de la passion amoureuse. Ian, interprété par Stellan Skarsgard, est de surcroit à tomber, un vrai viking de fantasme, ce qui ne gâche rien au film 😉

Mais, j’ai la vague sensation d’être passée à côté d’un chef d’œuvre en raison de la façon dont le film est tourné, ajouté au fait que le film date de 1996. Je trouve pour ma part que la littérature l’emporte de ce fait sur le cinéma, car les mots restent intemporels, alors que les films deviennent vite désuets, ne serait-ce que parce que les acteurs vieillissent, les images se ternissent, et j’éprouve peu de plaisir je l’avoue à regarder des films d’il y a 20 ans. Le film dure en plus 2h30, et même en mettant des allumettes dans mes paupières pour ne pas qu’elles se ferment, j’ai dû le regarder en trois fois.

Si ce film ne m’avait pas été recommandé par un ami, j’avoue à ma grande honte qu’il est probable que je ne l’aurais même pas regardé en entier, en raison justement de cet effet images « vieillottes » auquel s’ajoute une façon de filmer « caméra à l’épaule » un peu déroutante.

A voir donc ne serait-ce que pour la culture cinématographique, mais pas un coup de cœur pour ma part, sauf pour Ian.

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