Monsieur le Curé fait sa crise de Jean Mercier
« Rien ne va plus dans la paroisse de Sainte-Marie-aux-Fleurs, à Saint-Germain-La-Villeneuve : les membres de l’équipe florale se crêpent le chignon, une pétition de fidèles circule contre le curé, l’évêque est mécontent, la chapelle Sainte-Gudule est menacée de démolition, on a vandalisé le confessionnal et la vieille Marguerite entend parler les morts… Sans compter que Monsieur le curé a disparu ce matin. »
Telle est la quatrième de couverture de ce livre truculent, empli d’humanité et de réalisme sur le quotidien d’un curé de paroisse qui, sous le joug des tâches administratives, de la gestion des conflits de ses paroissiaux, de la solitude vis-à-vis de sa hiérarchie et d’un sentiment d’échec à ramener les brebis au bercail hostiles à tout changement, décide de s’enfuir.
Et de cette fuite, va s’opérer un changement des cœurs de tout un chacun qui, à mon sens, donne toute la saveur à ce livre qui pourrait se contenter d’être juste humoristique et rempli d’anecdotes de clocher.
Au-travers de ce récit, Jean Mercier met en avant le regard trop exigeant que nous pouvons porter sur nos prêtres dont nous oublions parfois qu’ils ont aussi leurs combats intérieurs et leurs faiblesses. Il nous rappelle le sens de la vie chrétienne au sein de l’Eglise et à quel point nous avons tous une valeur inestimable en assumant simplement d’être ce que nous sommes profondément jusqu’au bout.
« L’essentiel est que tous les baptisés découvrent le pouvoir énorme que le Christ leur donne par le baptême (…) en le laissant agir à travers eux et en particulier leurs faiblesses. »
Un véritable appel à la conversion car si nous oublions de croire, et de nous laisser mener par la confiance et l’espérance, l’Eglise et tous les chrétiens resteront une institution ou une identité qui, avançant à la force du poignet, de son orgueil, et de ses guerres picrocholines, finiront par se dessécher.
Les chrétiens n’ont pas besoin d’être des surhommes mais simplement de vivre d’une foi qui irradie et anime les pensées et les actions.
Chère Elvire,
je plussoie à votre recension très juste de cet ouvrage beaucoup plus subtil et profond que le titre et le début ne le laissent apparaître. On se réjouit tout d’abord de la cocasserie que produit l’accumulation de mésaventure, incidents, télescopages en tous genres subis par le pauvre curé de paroisse assailli par toutes sortes de crises, on ne boude pas son plaisir et son rire, puis on se retrouve en fin de compte confondu et touché par la profondeur de la réflexion finale qui arrive en outre avec un grand naturel, et n’en est que plus lumineuse.
Un livre dont j’ai fait la publicité autour de moi !
Bien fidèlement.
Etienne
Merci Etienne. Effectivement la fin est lumineuse, ce que ne laisse pas nécessairement présager les premiers chapitres qui sont surtout cocasses