Hommage à Peter May

La sortie du dernier livre de Peter May, L’Ile au rébus, chez Rouergue, me donne l’occasion de rendre hommage à ce formidable écrivain qui fait date dans ma famille.

Il y a des auteurs comme cela qui, quoiqu’ils écrivent, quoiqu’ils publient, se lisent sans se poser de question, et Peter May, tout comme  notamment Michael D. O’Brien dont j’ai pu parler dans un précédent billet, fait partie de ceux-là.

Ses livres pris isolément ne sont pas tous des chefs-d’œuvre, mais quand on aime un écrivain, il me semble qu’il n’y a plus lieu de hiérarchiser ou de quantifier, et chaque nouvelle parution est une promesse de bonheur de lecture. J’ai donc tout naturellement dévoré son dernier livre ce week-end et me voici donc ce soir à l’essai pour tenter de lui rendre hommage.

J’ai pour ma part découvert Peter May à travers sa trilogie écossaise (L’Ile des chasseurs d’oiseaux, L’homme de Lewis, Le Braconnier du lac perdu), véritable épopée humaine se déroulant sur l’Ile de Lewis et Harris, la plus grande île de l’archipel des Hébrides en Ecosse. A travers sa trilogie, c’est tout le charme de la culture écossaise qui se dessine, pétrie par ses traditions celtes et vikings, et la description minutieuse qu’il fournit de ses paysages, de ses blackhouses, de ses lochs, de ses tartans et tam o’shanter, de son whisky, de ses vallées de tourbe et de bruyère à l’infini, de ses plages de carte postale et du caractère sauvage de sa nature, confère à ses romans un caractère tout à fait exceptionnel. Ses personnages sont par ailleurs loin de laisser indifférents, toujours très attachants et terriblement humains, que ce soit par leur caractère trempé, leur esprit, leur humour, leur solitude ou leur souffrance, et le tout, allié à un suspense haletant, donne un cocktail détonnant.

Autant dire qu’à titre personnel, Peter May m’a rendue folle amoureuse de ces régions et que je rêverai d’y séjourner quelques semaines.

Soucieux du détail et de la précision dans les domaines géographiques, historiques, médicaux, scientifiques ou policiers, Peter May nous livre des enquêtes passionnantes et de très grande qualité.

Excellent narrateur, il n’hésite pas à effectuer de nombreux séjours dans les endroits qu’il décrit pour rendre ses romans réalistes et plausibles. Pour écrire sa série chinoise (6 romans), il n’effectua pas moins de quatorze séjours en Chine.

Peter May privilégie généralement des lieux mythiques et mystiques, rendant toujours hommage à l’Ecosse qui lui est si chère et je ne peux pas ne pas citer son splendide roman L’Ile du serment, dont l’action se situe sur l’île d’Entrée, sise dans l’archipel de La Madeleine, à l’est du Canada, et peuplée par une poignée de familles d’origine écossaise pour la plupart, issues des migrations de la fin du XIXème siècle.

L’Ile au rébus, (intégrée dans la série Assassins sans visage), se situe quant à elle sur l’Ile de Groix mais nous retrouvons un clin d’œil à l’Ecosse avec notre expert Macleod, évidemment haut en couleurs…

Au-delà du récit, et de ses livres en général, nous sommes rapidement immergés dans un voyage culturel et historique, et si leur cœur est celui d’une enquête policière, il serait vain de les limiter à cette simple catégorie.

Il ne faut donc guère s’étonner que son œuvre soit régulièrement couronnée de nombreux prix littéraires, largement mérités et, si ce n’est déjà fait, je ne peux qu’encourager les lecteurs avides de lectures fortes et passionnantes, à se plonger avec délice et volupté dans les livres de Peter May.

Né en 1951, auteur et réalisateur de nombreuses séries en Ecosse, Peter May habite aujourd’hui en France, dans le Lot, où il se consacre désormais à l’écriture, et a obtenu la naturalisation française en 2016.

 

4 réponses
  1. Domdom
    Domdom dit :

    C’est bien de rendre un hommage à un auteur ou tout autre personne qui directement ou indirectement t’a fait du bien. Aujourd’hui le bien est un dû. Point de merci.
    Bravo pour ce geste.

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  2. Gustave
    Gustave dit :

    Vos mots sont autant d’invitation au voyage. On vous suivrait volontiers en Ecosse ou ailleurs chère Elvire, dans un roman bien sûr,le vôtre. A votre clavier, très chère.

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    • Elvire Debord
      Elvire Debord dit :

      J’aimerais avoir ce talent, je ne me reconnais malheureusement pour l’instant que celui de rendre grâce à tous ceux qui par leurs écrits m’émerveillent par ce qu’ils éveillent dans ma vie intérieure

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