Un 31 janvier …

J’aime particulièrement la date du 31 janvier car c’est celle de mon anniversaire.

Ne me demandez d’explication, je n’en ai pas, mais le 31 janvier c’est un jour de joie, où je me sens généralement en pleine forme. Je n’hésite pas à crier à tue-tête et en maintes occasions qu’il s’agit du jour de ma naissance, ce qui généralement déride rapidement l’atmosphère d’une réunion de travail, d’un chauffeur de taxi énervé ou d’un serveur fatigué… Vous recevez des mots adorables, des témoignages d’affection, parfois des cadeaux, en un mot, c’est un jour fabuleux.

Point de coquetterie en la matière sur le temps qui passe, les premières rides, le cheveu blanc, cela m’est complètement égal le jour J car …. c’est mon anniversaire !

Je partage le 31 janvier avec l’exceptionnel Saint Jean Bosco, décédé en 1888 le même jour, ce qui, en 2018 et si mes calculs sont bons, revient cette année à fêter les 130 ans de sa mort.

Le 31 janvier 1974, c’est aussi la date de lancement d’Apollo 14, troisième mission habitée à se poser sur la lune.

C’est également la date de naissance de Franz Schubert en 1797.

Un jour faste je vous dis !

Un jour où j’ai également lu le court texte du Dominicain Adrien Candiard, Pierre et Mohamed.

Ce vendredi 26 janvier, le Pape François autorisait la Congrégation pour les Causes des Saints à promulguer les décrets de béatification des 19 martyrs d’Algérie : l’Evêque d’Oran de 1981 à 1996, Mgr Pierre Claverie, six religieuses et onze moines, dont les sept cisterciens de Tibhirine, soit 21 ans après leur assassinat. Deux jours après, je découvrais cet ouvrage dans ma boîte aux lettres, sorti le 18 janvier dernier.

Je ne présente plus Adrien Candiard à qui j’ai déjà consacré deux billets. Je dirai simplement quelques mots sur ce texte à deux voix, de nombreuses fois porté au théâtre, et qui parle à mots feutrés de l’amitié qui s’est nouée entre Pierre Claverie et son chauffeur Mohamed, assassiné à ses côtés. Le sujet du dialogue inter-religieux m’importait peu il y a quelques années, aujourd’hui il me touche énormément. L’amitié, le respect, la fraternité jaillissent de ces quelques pages, et je vous livre une phrase : « l’amitié personnelle est le seul terrain possible pour un dialogue fructueux, qui jamais ne s’oppose aux exigences de la rigueur intellectuelle. »

Un livre qui n’est pas dans le débat intellectuel, l’exégèse mais qui célèbre un des biens les plus précieux : l’amitié profonde et indéfectible entre deux hommes, jusqu’à mourir à ses côtés.

Le 31 janvier, c’est aussi un jour où le Seigneur n’a pas manqué pas d’humour. Le mois de janvier est comme chacun sait le mois des vœux, et dans le monde professionnel, c’est une tradition qui perdure. Les vœux électroniques ont bien souvent remplacé les cartes d’entreprise, mais aimant beaucoup écrire, je prends toujours du temps pour adresser un mot personnalisé, sur carte papier, aux personnes avec qui j’ai l’occasion de travailler. Plutôt que de souhaiter santé et prospérité comme je le vois partout, j’ai tartiné des lignes entières sur la joie, soyez dans la joie, demeurez dans la joie, que l’année soit placée sous le signe de la joie … je me suis fait rattraper au vol par un de mes dirigeants qui trouvait que ce mot « joie » faisait trop chrétien, et qu’il valait mieux écrire « heureux » ou « bonheur ». La censure n’étant pas de mise, j’ai laissé ma « joie » en bonne place… et le 31 janvier, je vois mon Président débarquer dans mon bureau, avec un petit livret qui figurait en annexe d’une carte de vœux professionnelle qu’il venait de recevoir, intitulé « La joie » de François Cheng qui est, je le rappelle, membre de l’Académie française et chrétien converti. Il l’ouvre au hasard et lit « la joie véritable n’est pas de l’ordre de l’avoir assoiffé, elle est transfiguration de l’être ». Si ce n’est pas un clin d’œil du Ciel, je ne m’y connais pas … Le livre est resté sur mon bureau, je l’ai lu, c’est beau comme du François Cheng. A offrir sans modération, et je regrette presque de ne pas avoir eu moi-même cette idée de le glisser dans les cartes de vœux.

Ce week-end, je participais sur ma paroisse à un week-end d’évangélisation des enfants organisé par la Communauté du Chemin Neuf. Le jingle repris en chœur par les quelques 70 enfants présents reprenait ce verset de Philippiens 4-4 « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. »

Lorsqu’on constate la joie réelle qui illumine le visage des prêtres présents, des paroissiens venus encadrer et donner un coup de main et celle de nos enfants, il serait tout de même dommage de ne pas souhaiter un tel présent aux personnes qui nous entourent.

1 réponse
  1. Hugues
    Hugues dit :

    Aimer le 31 est si facile avec toi. Et dois je le dire ici, tu rendrais quelques dates sinistres magnifiques tant ce que tu dépeins à longueur de billets dans ce sublime blog ( parfois trop pour l’athée que je suis) , irradie, illumine ton visage et ceux qui le voient comme moi.

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