Éducation et jardinerie

En pensant aux enfants qui nous sont confiés, et aux miens en particulier, j’ai toujours eu à l’esprit l’image d’un jardinier qui serait face à un jardin potager et qui devrait faire pousser ses légumes.

J’entends déjà les cris d’orfraie que certains vont pousser, « mais quoi comparer des enfants à des légumes, c’est inadmissible, et leurs âmes, ils ont des sentiments et Dolto … »

Que personne ne se méprenne et se rassure. Loin de moi l’idée de comparer ces petits êtres à des légumes, l’allégorie, si je puis oser parler ainsi, ne fait sens qu’à travers le regard que l’on peut porter sur l’essence même du mot éducation.

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Chanson douce de Leila Slimani

Sur les conseils de nos amis de la Procure qui nous comblent avec leurs petites vidéos journalières nous présentant leurs coups de cœur en 1 minute, je me suis précipitée en librairie acheter ce livre il y a quelques jours en raison du thème abordée : une famille, une nounou, un drame.

La 4ème de couv est alléchante : « à travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c’est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l’amour et de l’éducation, des rapports de domination et d’argent, des préjugés de classe ou de culture. »

Moi qui vis avec des nounous depuis que mes jumeaux d’aujourd’hui 9 ans, grands prématurés, n’ont pu aller à la crèche une fois sortis de l’hôpital, autant dire de suite que j’ai lu ce livre d’une traite.

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Catholiques, engageons-nous de l’Abbé Grosjean.

Je voulais parler ce soir d’un peu de spiritualité et en particulier d’un livre que j’ai lu cet été sur la plage et qui m’a profondément marquée, à tout le moins a suscité chez moi de nombreuses réflexions et volontés de m’engager davantage.

« Catholiques, engageons-nous » de l’Abbé Grosjean.

Un livre concis, efficace, clair, concret, débordant de Foi et d’Espérance. Point n’est besoin de présenter l’Abbé Grosjean dont la faconde virile sur les plateaux télés et la plume alerte sur son blog Padreblog sont bien connues de la cathosphère.

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Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine De Vigan

J’ai eu l’occasion de découvrir Delphine de Vigan il y a quelques années au travers de son livre « No et moi » dont j’avoue ne pas avoir conservé un souvenir impérissable au point qu’elle ne faisait pas partie de ces auteurs actuels que je peux être amenée à suivre. Et puis sur les conseils insistants d’amis qui connaissent mon appétence prononcée pour les histoires intérieures et méandres familiaux, j’ai acheté ce livre en version poche (je déteste généralement les versions poches car je trouve que ce ne sont pas des formats agréables à lire et à conserver en bibliothèque …) en raison de la magnifique photo qui figure en première de couv, dont on découvre en lisant le livre qu’il s’agit de la mère de l’auteur. Autant dire que j’ai dévoré ce livre en deux jours, le terminant ce matin à l’aube avec un café avant d’affronter la canicule parisienne. Comment ne pas rendre hommage à ce magnifique récit qui essaie de comprendre avec sincérité, authenticité, réalisme tout en marchant sur des œufs, les blessures, les souffrances, la vie de famille de sa mère … Lire la suite

Concevoir l’humain

Quand on regarde ces deux films-documentaires simultanément, on passe de la nausée à l’espoir.

L’un est un documentaire canadien réalisé en 2014 par Harold Crooks qui nous décrit comment fonctionne l’évasion fiscale et ce qu’elle implique en termes de retombées économiques sur les pays avec des multinationales toujours plus riches et des citoyens en face de plus en plus en plus pauvres.

La phrase choc : l’évasion fiscale n’est pas forcément illégale mais elle est toujours immorale.

Et puis, dans ce document de 2015 réalisé par Mélanie Laurent et Cyril Dion,, il y a ces alternatives en face, où des modes de vie ont été repensés et mis en œuvre à l’échelle d’une communauté, d’une ville, où l’humain et son environnement reprennent leur place, où l’équilibre et le bon sens reprennent leurs droits.

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Illégitime d’Adrian Sitaru

Ca parle d’avortement, d’inceste, de dissensions familiales, de blessures, des non-dits, des incompréhensions, des écarts de génération, de la paternité, du lien parents-enfants, c’est un film roumain-polonais, il est tourné avec peu de moyens, cela pourrait être presque du théâtre, on ne rigole pas. On voudrait partir en courant …
Et pourtant, Situra signe là un petit bijou, poignant de justesse, où l’amour transperce les mots qui fusent, les gestes violents, où le temps qui se fige redémarre sur un autre tempo, où la grâce succède à la tension. C’est diffusé en ce moment, dans une seule salle à Paris, l’Entrepôt, et c’est bien dommage car rares sont les films aujourd’hui qui font vibrer aussi fortement corps, coeur, esprit.

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Le Dit de Tianyi de François Cheng

Qui n’a pas lu François Cheng passe à côté d’un immense auteur. Je m’en veux moi-même d’avoir conservé si longtemps dans ma pile de livres à lire une telle merveille et le découvrir si tardivement. Mais enfin, c’est chose faite et je referme éblouie ce petit-chef d’oeuvre. Quête spirituelle? livre d’histoire sur la Chine communiste et ses camps? pont entre l’Orient et l’Occident? poésie? amitié? amour? art? histoire d’une vie? il n’est pas nécessaire de choisir, c’est tout à la fois et plus encore.

« il nous invite à entrer dans son silence où l’on communie indéfiniment, avec une émotion sans partage » (…) « représenter son visage et son corps de façon si dépouillée, si laconique, juste l’essentiel mais essentiellement juste, qu’ils restent vivants en leur devenir, laissant affleurer tout ce qui a été vécu et rêvé, s’ouvrant aux souffles qui les portent. »

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Les délices de Tokyo de Durian Sukegawa

ll y a dans la littérature japonaise un rapport au temps à l’esthétique à la profondeur des choses au sens des événements et des personnes qui touche au divin.
Un petit bijou de littérature, simple mais qui donne une respiration profonde sur fond de cuisine, de rencontres, de destins.

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L’homme qui fuyait le Nobel de Patrick Tudoret

« Où que l’on porte son regard dans ce monde qu’y voit-on? La bassesse, la cruauté, la connerie dogmatique, la lâcheté, le meurtre, la guerre, des fleuves de sang que rien ne peut endiguer. De quoi perdre toute espérance. Alors, oui, je comprends que l’on puisse embrasser une foi qui sauve. Je ne parle pas de cette fausse foi qui n’est que prétexte à châtier ceux qui ne la partagent pas, mais d’une foi subversive, insolente, profonde, celle qui sonde les cœurs et les reins, nous laissant pantelants de honte tant est grande notre vacuité. »

Voici mon livre coup de cœur du jour, ou plutôt mon livre coup de coeur de cette nuit, car il est de ces ouvrages qui se savourent la nuit tombée, sous une lumière tamisée avec un mug de café et des cigarettes.

Un de ces livres qui vous remue l’âme, l’esprit, les sens. L’histoire d’un homme amoureux des mots, des livres, et de sa femme, son Yseult, partie trop tôt emportée par la maladie. Et par un long cheminement intérieur qui naitra sur les chemins de Compostelle, cet amour qui laissera en lui un vide immense se transformera en amour du Divin, de celui qui, en dépit des peines, de la perte d’un être cher, de la dureté de la vie, fait voir la vie plus belle, plus intense, nourrit l’Espérance.

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Les pépins de raisin

Les raisins de mon enfance n’avaient pas de pépins

J’ai vécu mon enfance au travers du prisme merveilleux que la vie était simple douce facile, et ce grâce à ma mère qui nous traitait mon frère et moi comme des rois et érigeait l’effort comme une abomination à laquelle nous ne pouvions être soumis, jusqu’à épépiner et retirer la peau de nos grains de raisin que nous savourions devant la télé.

J’ai eu ainsi une vision de la vie totalement idyllique jusqu’à ce que le réel me rattrape brutalement et ancre en moi, au sein de mes profondeurs les plus extrêmes, le sentiment que la vie est une souffrance et d’une dureté contre laquelle on doit lutter. Ce sentiment dont je n’ai jamais réussi à me défaire m’a contraint ma vie entière à tenter d’adoucir celle des autres en souhaitant vainement les rendre heureux, en retirant à mon tour autant que possible les pépins des raisins de leur vie

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