Confusion de la rhétorique
A défaut d’avoir les idées toujours très claires, nos hommes politiques ont en revanche l’art de la tournure stylistique, non pas en pleine conscience qui ferait suite à un apprentissage rigoureux et éprouvé de la rhétorique qui souffrirait une contradiction difficile pour des rhéteurs peu aguerris, mais de façon quasi innée assortie d’une assurance sans faille, ce qui, poussé à cette extrémité, frise au génie et à l’admiration. Au génie si si, car à moult reprises, quand tu les écoutes, ton esprit est tellement en état de confusion, que tu ne peux qu’acquiescer tant le cerveau se crispe, la mâchoire tombe, la main s’agite frénétiquement, le buste oscille d’avant en arrière, jusqu’à tomber à genoux les bras en avant en une inclinaison de soumission parfaite.
Il faut être brillant pour manier à ce degré une telle rhétorique de la confusion, où le choix des mots, associés normalement à une définition communément acceptée telle qu’indiquée dans un ouvrage grand public appelé dictionnaire, ne dépend pas de ce qu’on a à dire, mais de l’effet qu’on veut produire en le disant. Le vague de la pensée, pour ne pas dire la vacuité ce qui serait désagréable j’en conviens, crée ainsi une ambiguïté vis-à-vis de laquelle le citoyen de bonne foi finit par ne plus savoir où il habite, voire même finit par dire l’inverse de ce qu’il penserait spontanément.
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