Il y a un temps pour tout

« Toutes les choses que Dieu a faites sont bonnes en leur temps. Dieu a mis toute la durée du temps dans l’esprit de l’homme, et pourtant celui-ci est incapable d’embrasser l’œuvre que Dieu a faite, du début jusqu’à la fin. » (Qôhélet 3,11)

A côté de mes bureaux, il y a une paroisse qui s’appelle Saint Philippe du Roule. J’y ai mis timidement les pieds l’année dernière juste après avoir démarré mes nouvelles activités professionnelles dans le quartier, jusqu’à devenir totalement saisie par la spiritualité des lieux et la Foi rayonnante de son curé. Et j’ai été doublement impressionnée par l’assiduité des fidèles, notamment à la messe du vendredi midi qui est consacrée et animée par les professionnels du quartier, où la ferveur est grande et le nombre de participants toujours important, compte-tenu d’une messe en semaine et d’un quartier plus bureau que résidentiel.

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Breaking the Waves de Lars Von Trier

Parler d’un film de Lars Von Trier est un exercice délicat, surtout quand son réalisateur est un monstre du cinéma et que le film a de surcroit reçu deux prix lors de sa sortie.

Je ne ferai donc part que mon humble avis, avis qui dans ce cas précis passe nécessairement, mais pas obligatoirement, par l’effet qu’il m’a procuré et les sensations que j’ai éprouvées. L’histoire sur le fond aurait tout dans l’absolu pour me toucher : une rencontre passionnée entre deux êtres assez dissemblables, un homme d’âge mûr travaillant sur une plate-forme pétrolière, Ian, épousant une jeune fille, Bess, issue d’une communauté religieuse plutôt austère, de la côte nord-ouest écossaise dans les années 70. Suite à un grave accident qui va paralyser Ian, la passion va pousser Bess, en équilibre psychologique précaire,  aux abimes de la folie.

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Glace à la menthe ou glace à la menthe ?

Je partage avec ma fille une passion commune depuis toujours, une passion qui a dû passer dans ses gênes quand elle était dans mon bidon, une passion quasi exclusive, une passion rafraichissante, une passion de vacances, une passion d’été comme d’hiver,  une passion culinaire : la glace à la menthe.

Certains ont leur madeleine, nous c’est la glace à la menthe. Mais ce qui est assez hilarant, c’est que si je puis me permettre, o sacrilège, quelques infidélités mises sur le compte de la fantaisie, pour ma fille qui, je le rappelle n’a que 9 ans, c’est absolument inconcevable. Vis-à-vis de la glace à la menthe, elle est d’une loyauté à toute épreuve, d’une fidélité qui frise la vertu, d’une intransigeance rare.

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Petit Pays de Gaël Faye

Il est d’usage de dire que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt mais je rajouterai que l’imaginaire nait chez ceux qui se couchent tard.

Je n’ai donc jamais fait mienne cette première partie de l’axiome car pour ma part le moment préféré de ma journée démarre vers 17h jusqu’à des heures généralement assez avancées de la nuit. Ce qui permet donc d’avoir une seconde vie assez intense après le boulot, voire une troisième quand le début de la soirée n’est pas consacré à des sorties ou réceptions, ce qui est assez / trop fréquent.

J’ai donc hier au soir démarré ma troisième partie de journée vers 23h30, munie de cet ouvrage pas trop épais, premier roman, déjà prix du roman FNAC 2016, dont j’avais entendu le plus grand bien dans une émission littéraire (La Grande libraire pour ne pas la nommer), et coup de cœur de la librairie qui se situe quasiment en face de mon bureau. L’auteur, par ailleurs, auteur-chanteur-compositeur était de surcroit fort sympathique.

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En 2001

Un jeu entre amis de facebook m’a attribué l’année 2001 pour raconter mes souvenirs…

En 2001, j’avais 22 ans.

J’ai obtenu cette année-là ma maitrise de droit à Assas et je suis partie ensuite une année à la faculté de Bordeaux pour un DEA de droit la propriété intellectuelle et artistique car je rêvais depuis longtemps de travailler dans le milieu de la culture en tant que juriste. Ce qui malheureusement ne fut jamais le cas, car le secteur me fut fermé, et le statut précaire d’intermittent du spectacle ne me satisfaisant pas, je décidais alors de refaire au bout d’un an, un autre DESS, de droit immobilier cette fois-ci, à ASSAS encore.

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Tropique de la violence de Natacha Appanah

Voilà le genre de livre qui vous tord le bide et vous tient éveillée une bonne partie de la nuit.

Nous sommes sur l’Ile de Mayotte, dans l’archipel des Comorres au large de Madagascar, où des centaines de kwassas kwassas échouent chaque année sur ses côtes déposant des milliers de migrants.

Nous sommes en France, dans son 101ème département, et on estime que près de la moitié de la population est constituée de clandestins. Territoire délaissé par les autorités,  cet afflux massif de réfugiés entraine un basculement social de cette ile, surnommée pourtant Ile aux parfums ou Ile au Lagon, mais où plus de 3000 mineurs vivent dans les rues et dans des bidonvilles.

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Luchini et moi

Quand Olivier Sauton imite Fabrice Luchini en professeur de théâtre dont il est l’élève totalement inculte mais rêvant de devenir comédien, vous avez un one man show absolument truculent drôle où vous retrouvez toute la verve et le phrasé du comédien. Un moment délicieux plein de finesse où le talent du comédien sert merveilleusement la langue française et ses grands auteurs
« Il vaut mieux un fantasme réussi qu’une réalité décevante  »
C’est à l’Archipel en ce moment

Les visages pâles de Solange Bied-Charreton

Si comme moi vos souvenirs d’enfance de films spaghettis vous font résonner immédiatement « Visages pâles » avec « blancs », c’est que soit vous êtes trop empreints d’images de cow-boys et d’indiens, soit, comme me l’a écrit l’auteur, il faut être légèrement obsédé par ces thèmes et être dans les milieux « natio » pour que le titre sonne « blanc ».

Je dois donc être légèrement voire énormément obsédée par ce sujet pour y avoir fait un lien direct, surtout quand j’ai pu lire par ailleurs dans des interviews que l’auteur parle dans son roman de Manif pour tous, de mort de l’occident, de famille bourgeoise décadente ; et il a bon dos le « Visage Pâle » surtout en ce moment. Autant de thèmes donc qui ne m’auraient pas spontanément orientée vers le choix de ce livre, s’il ne m’avait pas été recommandé par un ami libraire.

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L’intimité de Rembrandt au musée Jacquemart-André

Il y a des endroits où l’on se sent d’emblée merveilleusement bien, surtout quand architecture, décors, histoires, vieilles pierres viennent délicieusement réveiller votre imagination et vous transporter en un rien de temps vers d’autres sphères. Les théâtres en particulier me font cet effet là, mais il y a lieu que j’aime tout particulièrement à Paris qui est le Musée Jacquemart-André.
Hôtel particulier du XIXeme, en retrait du boulevard Haussmann, ce musée fut autrefois la demeure des époux André-Jacquemart, inlassables collectionneurs, et fut légué à la mort de Nelly Jacquemart à l’Institut de France avec pour mission de ne rien y toucher.

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Les réunions de parents d’élèves

Les réunions de parents d’élèves : microcosmes de vie en société

Hommage à mon amie Cécile

Assister à une réunion de parents d’élèves/professeurs, même en classe de CM1, c’est maitriser l’art de ne pas devenir dingue ou de trépigner sur sa chaise en toute discrétion.

Je ne parle pas des maitresses qui, prenant les réformes, les contraintes, les classes surchargées, les plans vigipirates de plein fouet, sont le plus souvent dévouées et dignes d’admiration.

Non, non, je parle des parents dont je n’ose douter que s’il y avait une caméra cachée, ils seraient les premiers à rire d’eux-mêmes et à s’écrier, « au secours, dites-moi que je ne suis pas comme ça ! ».

Et ben si, car pendant cette heure de réunion, c’est de l’avenir de nos enfants dont on parle, nos enfants si fragiles, si sensibles, si peu prompts à l’effort, si géniaux, si fatigués, si occupés et ne supportant aucune contrainte.

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